Le 13 juillet 2023, la RD Congo basculait dans l’horreur. Le corps ensanglanté de Chérubin Okende, criblé de balles et retrouvé enfermé dans sa voiture, laissait le pays tout entier sous le choc. Cette scène macabre avait bouleversé l’opinion publique et semé une profonde inquiétude. Personne n’a oublié, et peut-être n’oubliera jamais.
Il n’existe pas de crime parfait. Deux ans plus tard après ce drame, le silence et l’injustice persistent. Malgré les contestations véhémentes de sa famille et d’une grande partie de la population, les autorités ont précipitamment conclu à un suicide sur fond d’intimidations à l’endroit de quiconque contesterait cette thèse insensée et inqualifiable, qui bat toujours de l’aile sans convaincre personne.
Les résultats de l’autopsie, essentiels pour élucider les circonstances de sa mort, demeurent inaccessibles au public. Pire encore, les experts étrangers, notamment belges et sud-africains, ayant participé à l’enquête, ont curieusement choisi de garder un silence assourdissant, laissant planer un épais voile d’incertitude sur cette nébuleuse affaire.
Dans un pays comme la RDC où la justice est bien trop souvent soumise aux humeurs du pouvoir, il est malheureusement illusoire d’espérer une enquête impartiale et transparente en cette date anniversaire. Pourtant, il est impératif de le souligner : la responsabilité première d’éclaircir cette affaire incombe au Président de la République. C’est à lui que revient le devoir constitutionnel de garantir que toute la lumière soit faite, que la vérité éclate et que justice soit enfin rendue. Ignorer cet impératif, c’est couvrir d’une ombre noire, l’institution qu’il incarne. Le coupable, disait Sénèque, est celui à qui le crime profite. Et tant que le Président de la République n’aura pas usé de tous les moyens légaux en son pouvoir pour faire éclater la vérité, c’est sur sa personne que reposera la responsabilité accablante de l’assassinat tragique de cet époux et père de famille. Le rôle premier de l’autorité de l’État, c’est de mettre les citoyens à l’abri des menaces et de la mort, pas de les y exposer.
Ce crime odieux demeure une tache indélébile pour la République, un rappel douloureux de la nécessité de construire un véritable État de droit où chaque citoyen, quel que soit son statut social peut avoir la certitude que la justice sera rendue avec impartialité et sans aucune pression.
En ce jour anniversaire du meurtre de Chérubin Okende, nos pensées vont à sa famille. Nous partageons leur douleur et leur souhaitons courage face à cette épreuve si difficile. Puisse la vérité éclater pour qu’ils puissent enfin entamer leur deuil.

