Au moins 48 civils et un policier ont été tués mercredi 30 août dans la ville de Goma, Chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre la MONUSCO et Force de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est en République Démocratique du Congo (RDC).
Ce carnage, ayant entraîné la disparition des dizaines des congolais vivant dans cette partie du pays et consterné aussi plusieurs familles, ne cesse de susciter de vives réactions. Après les interventions des grandes personnalités du pouvoir et de l’opposition de la RDC qui ont condamné cette répression brutale et présenté ses condoléances, la LUCHA vient de réagir mais de façon ferme.
Ce vendredi 01 septembre, ce mouvement citoyen la Lutte pour le Changement a, dans un communiqué publié ce même jour, appelé à la suspension et des poursuites contre le gouvernement militaire du Nord-Kivu qui, selon elle, a ordonné aux militaires de repoussé par force les protestataires.
« Nous sommes profondément attristés et révoltés par l’assassinat ce 30 août 2023 à Goma, de plus de 50 civils au cours d’une intervention spéciale de l’armée pour empêcher une manifestation exigeant le départ de la MONUSCO à l’appel de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations. Nous partageons la douleur des familles des victimes de cette tragédie et leur présentons nos sincères condoléances », a, d’abord lancé la LUCHA avant de donner les précisions sur cet événement funeste.
« Cette violence inouïe et aveugle contre des civils non armés étaient évitables. En effet, les fidèles de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations mènent leurs activités publiques pacifiquement et sans armes. La dernière manifestation de cette église pour le départ de la MONUSCO remonte au 30 juin 2023 et n’avait enregistré aucun incident à Goma. Par ailleurs, il est établi que les attaques de l’armée contre les fidèles de l’église ciblée ont été menées dans leurs lieux de regroupement avant que même la manifestation ne débute », a-t-il ajouté.
Enfin, ce mouvement citoyen non violent et non partisan a exigé la suspension du gouvernement militaire de la province du Nord-Kivu, l’identification des auteurs commanditaires et les déférer devant la justice et la libération illico presto et sans condition des manifestants arrêtés.
« Au-delà de l’émotion, il faut tirer toutes les conséquences politiques et judiciaires qui s’imposent de cette tragédie. A cet effet, la LUCHA appelle urgemment le président de la République, son gouvernement et la justice à :
Démettre de toute urgence le gouverneur militaire du Nord Kivu et le maire policier de Goma qui ont donné l’ordre de réprimer des civils non armés et qui ont tenu à communiquer des faux bilans pour cacher l’ampleur de la répression: Diligenter des enquêtes sérieuses, indépendantes, rapides et neutres pour faire toute la lumière sur le carnage du 30 aout 2023, identifier les auteurs/commanditaires et les déférer devant les instances judiciaires compétentes; Libérer immédiatement et sans condition les manifestants arrêtés, prendre en charge les soins des blessés, les frais funéraires des victimes et reconstruire le temple de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations et les maisons voisines, incendiées par l’armée; Donner suite favorable à la demande des forces politiques et sociales du Nord Kivu et de l’Ituri en faveur de la levée pure et simple de l’état de siège. », peut-on lire dans ce communiqué.
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a annoncé qu’une enquête a été ouverte auprès de l’Auditorat Militaire de Garnison de Goma pour que les “responsabilités soient dégagées et que les coupables puissent répondre de leurs actes devant la justice”.
Felly Luyindadio