La République Démocratique du Congo (RDC) possède un potentiel incomparable en ressources d’eau. Elle en est le pays le plus riche, avec 52 % de réserves en eau de surface en Afrique. Le problème de ce pays situé à cheval de l’équateur n’est, donc, pas lié à la quantité, mais plutôt à la qualité de l’eau. Les eaux souterraines (nappes phréatiques) représentent 47 % des ressources en eau renouvelable du pays. Les nappes souterraines qui sont essentiellement alimentées par les pluies et certaines sources ne sont pas visibles ou quantifiables, et sont souvent négligées et très mal gérées.
La situation est beaucoup plus préoccupante dans la ville de Kinshasa qui compte actuellement plus de 16 millions d’habitants, dont environ 70 % vivent dans les communes périphériques.
Plus de 75 % de cette population n’a pas accès à l’eau potable fournie par la société nationale chargée de l’approvisionnement de la population en eau (REGIDESO). Les eaux souterraines à travers les sources, les puits et les fontaines constituent les principales sources d’approvisionnement en eau pour l’usage domestique et les cultures maraîchères.
Ces sources sont très vulnérables et environ 90 % des points d’approvisionnement sont fortement contaminées par les bactéries pathogènes, les métaux toxiques et les polluants organiques persistants et les résidus des pesticides provenant des engrais chimiques.
Il va sans dire que la valorisation et la bonne gestion des eaux souterraines dans la ville de Kinshasa devraient contribuer non seulement à la protection de la santé de la population face aux maladies hydriques (fièvre typhoïde, hépatite A, diarrhée gastro-intestinale, amibiases, cholera) récurrentes et persistantes, mais aussi à l’augmentation de la production saine des fruits et légumes issus des cultures maraichères de la ville.
Rappelons que le 22 mars de chaque année le monde célèbre la Journée mondiale de l’eau pour ce 22 mars 2024 le thème est “L’eau pour la paix”. Elle vise à sensibiliser sur l’importance de l’eau en tant que ressource essentielle et sur son rôle dans la prévention des conflits.
Didier Ilunga