Depuis le vendredi 6 septembre 2024, les éléments de la coalition RDF-M23 intensifient leur présence sur plusieurs lignes de front stratégiques dans le territoire de Rutshuru, malgré les pourparlers en cours à Luanda, en Angola, entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Les zones concernées incluent Kaseghe-Mathembe, le secteur de l’antenne Tigo, Luofu, Miriki, Kikuvo, ainsi que l’axe Kamandi.
Les autorités locales et les habitants appellent à une vigilance accrue, soulignant que les négociations diplomatiques ne semblent pas être la clé d’une paix durable. Pour plusieurs observateurs, seule une réorganisation efficace des Forces Armées de la RDC (FARDC) et une montée en puissance de celles-ci permettront de rétablir la paix et la sécurité dans cette région.
Dans les zones actuellement sous contrôle du RDF-M23, la situation reste préoccupante. Les rapports font état d’enlèvements, d’arrestations arbitraires et de pillages des ressources naturelles, notamment les minerais. À cela s’ajoute la destruction progressive du Parc National des Virunga et du Lac Édouard, deux trésors environnementaux d’importance mondiale.
Depuis 1993, avec la guerre au Rwanda, le président Paul Kagame, réputé pour sa maîtrise du dialogue diplomatique, semble utiliser cette approche comme un outil stratégique pour renforcer son influence en Afrique centrale. Avec l’appui de son allié, le président ougandais Yoweri Museveni, cette politique suscite des inquiétudes quant à une potentielle volonté de domination sur la région.
Selon les témoignages d’Aimé Mbusa Mukanda, notable et défenseur des droits de l’homme en territoire de Rutshuru, il est également à noter que plusieurs véhicules militaires de l’armée rwandaise ont été aperçus dans le territoire de Rutshuru, renforçant les soupçons d’une implication directe du Rwanda dans ce conflit.
Gracieux Bazege depuis Goma