Au site de déplacés de Buhimba, situé à proximité de Goma, la situation devient de plus en plus alarmante. En raison de la pénurie alimentaire et des conditions de vie précaires, plusieurs déplacés de guerre, fatigués par l’incertitude, envisagent de retourner dans leurs villages d’origine, malgré la menace persistante des groupes armés, notamment le M23.
Le chef du site a fait savoir que, lors du recensement initial, le camp comptait 40 blocs, chacun abritant des familles qui recevaient une aide alimentaire régulière. Aujourd’hui, le nombre de blocs a explosé, atteignant plusieurs centaines, conséquence directe de l’afflux continu des personnes fuyant les affrontements. Cet accroissement soudain du nombre de déplacés révèle l’ampleur dramatique de la crise humanitaire que connaît le site de Buhimba.
La situation alimentaire devient critique. De nombreux déplacés n’ont plus accès à une alimentation suffisante, ce qui les pousse à prendre des décisions risquées. « Certains expriment leur désir de rentrer chez eux, même au péril de leur vie, en se rendant dans des zones toujours sous le contrôle de groupes armés », a précisé le chef du camp. Il encourage toutefois les déplacés à la prudence, leur conseillant d’attendre une autorisation gouvernementale avant de prendre une telle décision.
Cette situation met en lumière le dilemme auquel sont confrontés des milliers de déplacés, tiraillés entre l’insécurité de la guerre et la survie dans des camps surpeuplés et mal approvisionnés. Le chef du site, ainsi que les autorités locales, lancent un appel pressant aux organisations humanitaires et au gouvernement congolais afin qu’ils intensifient leurs efforts pour assurer la sécurité et le bien-être des populations vulnérables du camp de Buhimba.
Il est impératif que des solutions durables soient mises en place pour éviter une aggravation de la crise. Une réponse urgente est nécessaire, aussi bien en termes d’aide alimentaire que de protection des civils, afin d’empêcher ces déplacés de guerre de devoir choisir entre la famine et le danger. La solidarité nationale et internationale est plus que jamais indispensable pour alléger les souffrances de ces familles déjà profondément affectées par le conflit.
Gracieux Bazege depuis Goma