Après neuf mois sans rémunération, les travailleurs de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) ont entamé une grève pour protester contre leurs conditions de travail “insoutenables”. Ces scientifiques, chargés de la surveillance du volcan Nyiragongo, déplorent un manque de considération financière et alertent sur les risques que leur cessation d’activité fait peser sur les populations riveraines.
Dès le début de la grève, un tableau a été placé devant les locaux de l’OVG sur lequel les employés ont inscrit leur décision ferme de suspendre leurs activités jusqu’à ce que leurs salaires soient régularisés. Ils appellent les autorités congolaises à une intervention rapide pour mettre fin à cette situation qu’ils qualifient de “critique”, soulignant l’importance de leur mission dans la protection des vies humaines.
Des risques majeurs pour la population
Le volcan Nyiragongo, situé à proximité immédiate de la ville de Goma, est l’un des volcans les plus actifs au monde. La dernière éruption, en mai 2021, avait provoqué la mort de plusieurs personnes et la destruction de nombreuses habitations. La surveillance constante de ce volcan est cruciale pour émettre des alertes en cas de danger imminent.
Cependant, en raison de la grève, l’observatoire ne peut plus garantir une surveillance continue du Nyiragongo. Cette interruption dans le suivi des activités volcaniques expose les populations vivant à proximité à des risques accrus. Sans les avertissements habituels émis par l’OVG, une éruption pourrait se produire à l’insu des habitants, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.
Un appel à l’intervention des autorités
Les grévistes exhortent les autorités à régulariser rapidement leurs salaires pour permettre la reprise des activités de l’observatoire. “Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans de telles conditions. Notre rôle est essentiel pour la sécurité de tous, mais nous ne pouvons pas remplir cette mission sans rémunération”, a déclaré l’un des employés sous couvert d’anonymat.
Cette situation met en lumière le manque de soutien et de ressources allouées à une institution vitale pour la région. Si les autorités ne réagissent pas rapidement, les répercussions pourraient s’avérer dramatiques, non seulement pour les travailleurs de l’OVG, mais surtout pour les millions d’habitants de Goma et des environs, qui dépendent de leur expertise pour anticiper les catastrophes volcaniques.
Alors que la grève des travailleurs de l’OVG se poursuit, le spectre d’une nouvelle éruption volcanique plane sur la région. La population reste dans l’incertitude, espérant une résolution rapide de cette crise qui menace leur sécurité. Les regards se tournent désormais vers les autorités, dont l’action ou l’inaction pourrait avoir des conséquences cruciales pour l’avenir de la région.
Gracieux BAZEGE Depuis Goma