Suite au tragique naufrage survenu jeudi dernier sur le Lac Kivu, des rescapés ont profité de la visite de la ministre des Affaires sociales pour exprimer leur colère et leur désarroi. Rassemblés à Kituku, ces survivants ont lancé un appel pressant pour la réouverture de la route Goma-Minova, fermée depuis plusieurs mois en raison de l’insécurité liée aux affrontements avec les rebelles du M23.
“Si vous ne le faites pas, nous allons y passer”
« Si vous ne le faites pas, nous allons y passer », ont déclaré certains des rescapés, traduisant ainsi la frustration des populations locales, contraintes de braver les dangers du lac faute d’alternatives sécurisées. Ils ont souligné que le nombre élevé de victimes du naufrage est en partie dû à la fermeture de cet axe routier crucial, forçant les voyageurs à utiliser des embarcations souvent surchargées et non conformes aux normes de sécurité.
La route Goma-Minova fermée en raison du M23
La route Goma-Minova est fermée par le gouvernement depuis plusieurs mois, une mesure de sécurité justifiée par la présence persistante des rebelles du M23, notamment dans la zone de Shasha. Cependant, les habitants du Sud-Kivu estiment que cette fermeture aggrave la situation humanitaire et économique de la région, poussant certains à envisager de « forcer le passage » malgré les risques. « Nous sommes obligés de prendre le lac pour nous déplacer, même si cela nous met en danger », déplorent-ils.
Des plongeurs envoyés pour extraire les corps
En réponse aux préoccupations soulevées par les rescapés, la ministre des Affaires sociales a tenté de rassurer les familles des victimes encore portées disparues. Elle a annoncé l’envoi de plongeurs spécialisés depuis Kinshasa pour extraire les corps restés piégés dans l’épave du bateau, promettant de tout mettre en œuvre pour alléger la douleur des proches endeuillés.
Le drame relance le débat sur la mobilité
Le naufrage de jeudi dernier, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, est un rappel tragique des défis de mobilité dans cette région du pays, exacerbés par la fermeture de voies terrestres essentielles. Le drame a relancé le débat sur la nécessité de sécuriser les routes afin de réduire la dépendance des populations locales aux transports maritimes précaires. Pour les habitants du Sud-Kivu, le gouvernement doit agir rapidement pour rouvrir la route Goma-Minova et éviter que d’autres vies ne soient à nouveau sacrifiées.
Gracieux Bazege depuis Goma