Le territoire de Walikale, situé dans la province du Nord-Kivu, est une nouvelle fois un théâtre de combats. Des affrontements ont éclaté tôt ce lundi 7 octobre 2024, vers 5h30, dans la localité de Bushimba, à environ 3 km de l’agglomération de Buleusa, épicentre du groupement Ikobo. Ces combats opposent les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise (RDF), aux résistants locaux Wazalendo.
Selon des sources locales, les rebelles du M23 ont attaqué une position tenue par les Wazalendo, entraînant de violents combats qui se sont intensifiés dans la localité voisine de Mirungi. La situation a semé la terreur parmi les civils, pris entre deux feux et contraints de fuir. Les habitants de Buleusa, saisis de panique, ont commencé à se réfugier dans la brousse, cherchant désespérément à échapper aux violences.
Déplacement massif des populations
Ce nouvel épisode de violences engendre une véritable crise humanitaire dans la région. Le déplacement massif des populations témoigne de l’insécurité chronique qui sévit dans cette partie du Nord-Kivu, où les civils se retrouvent régulièrement pris en otage entre les différents groupes armés. Les familles, fuyant les zones de combat, laissent derrière elles leurs biens et moyens de subsistance, aggravant une situation déjà critique.
Les activités économiques et sociales sont également lourdement impactées. Les commerces, marchés et établissements scolaires de Buleusa sont fermés, paralysant l’économie locale. Les enfants, privés d’accès à l’éducation, sont parmi les principales victimes de cette instabilité. Quant aux travailleurs du secteur informel, la fermeture des marchés les prive de revenus essentiels, accentuant ainsi la précarité.
Une région en quête de paix
Les récents affrontements dans le territoire de Walikale illustrent une fois de plus la fragilité sécuritaire qui caractérise le Nord-Kivu. Les efforts des populations locales pour résister aux incursions des rebelles n’ont jusqu’ici pas permis de stabiliser la région, où les affrontements se multiplient. Face à cette escalade de violences, les habitants appellent une fois de plus à l’intervention des autorités et de la communauté internationale pour trouver une solution durable à cette crise qui n’en finit pas.
Le territoire de Walikale, riche en ressources naturelles, fait l’objet de convoitises de la part des groupes armés, qui luttent pour en prendre le contrôle. Cette guerre larvée a un coût humain et économique énorme pour une population déjà durement éprouvée par des décennies de conflit.
La situation à Bushimba reste incertaine, et la population espère que la paix reviendra enfin dans cette région meurtrie par des années d’instabilité et de violences armées.
Gracieux Bazege depuis Goma