Pour beaucoup de citoyens lambda en Afrique, payer l’impôt semble déconnecter de leurs réalités au quotidien. Non seulement. Il est né en eux un sentiment de méfiance suite à la mauvaise affection des fonds publics, car les recettes fiscales ne se traduisent ne sont toujours pas mieux générées par de services publics de qualité ou des infrastructures durables.
Dans les quartiers populaires, où l’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux services de base est limité, l’idée de payer des impôts semble souvent injuste, voire futile.
En RDC, cette méfiance s’explique également par des décennies de mauvaise gestion des fonds publics. Les scandales de corruption et la faible transparence fiscale n’ont fait que renforcer ce sentiment d’injustice. Ce qui pousse de nombreux contribuables potentiels à contourner leurs obligations fiscales.
Dans ce cadre, la majorité de citoyens perçoivent l’impôt comme une ponction supplémentaire dans un contexte économique déjà difficile. Pour les « citoyen s lambda » chaque franc dépensé compte, et le paiement de l’impôt est souvent vécu comme une obligation imposée plutôt qu’une contribution volontaire au bien commun. Dans le secteur informel, qui représente une part importante de l’économie en RDC, de nombreux travailleurs ne se sentent pas concernés par l’impôt ou tentent de l’éviter, estimant qu’ils n’en tirent aucun avantage.
Le processus fiscal peut paraître compliqué et intimidant pour ce que l’on désigne dans un terme générique « petit peuple ou citoyen moyen », ce qui alimente le rejet de l’impôt. Dans un pays où l’éducation fiscale est limitée, beaucoup de gens ne connaissent pas le fonctionnement de l’impôt, moins encore le fait qu’il contribue, au développement du pays.
Pour éradiquer cette mauvaise perception vis-à-vis de l’impôt, il est essentiel l’éducation fiscale s’impose. Il
est important d’expliquer aux citoyens comment leurs contributions sont utilisées, et comment elles peuvent directement améliorer leurs conditions de vie, aider à créer un sentiment de participation active au développement de la nation.
D’où des stratégies telles: les campagnes publiques, mettant en évidence des projets financés par les recettes fiscales dans les communautés locales, entre autres les nouvelles écoles, les routes, ou des cliniques médicales. Ces actions concrètes peuvent transformer l’impôt en un symbole de progrès collectif plutôt qu’en une contrainte imposée.
La lutte contre la corruption et une gestion plus transparente des finances publiques sont aussi cruciales pour regagner la confiance des citoyens. Lorsque le « petit peuple » voit que l’utilisation responsable et efficace des recettes fiscales se traduisent en infrastructures d’intérêt social, il devient plus disposé de s’acquitter de ses obligations fiscales. Dans ce cadre, le rôle des médias et de la société civile est essentiel pour surveiller les dépenses publiques et rendre des comptes à l’administration fiscale.
La perception de l’impôt au sein de la population est un processus qui exige des efforts à plusieurs niveaux. Au-delà de l’administration fiscale, il implique une volonté politique pour investir dans des projets visibles et utiles pour les citoyens. Avec une éducation fiscale adaptée, une plus grande transparence et des preuves concrètes d’amélioration des services publics, il est possible de faire évoluer la perception du « petit peuple » vis-à-vis de l’impôt, en le transformant en un outil de progrès partagé.
Josée Baituambo