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Sud-Kivu : Un chef coutumier dépose plainte contre un hippopotame dangereux

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Dans une initiative inhabituelle mais révélatrice, Mwami Kiza Kilozo, chef coutumier du village de Simbi, situé dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, a déposé une plainte officielle contre un hippopotame qui sème la terreur dans sa communauté. Cet animal, reconnu pour sa puissance et son agressivité, s’est aventuré hors de son habitat naturel, menaçant les habitants et causant des dégâts considérables.

Une menace pour les cultures et les habitants

Dans sa plainte adressée au procureur, le Mwami a dénoncé les ravages causés par l’hippopotame : destruction des champs, agressions envers les cultivateurs et danger constant pour les populations vivant à proximité des points d’eau. « Pour crainte que cet animal n’occasionne des pertes humaines car il agresse cruellement les paisibles citoyens, nous demandons qu’il soit abattu. La vie humaine ne saurait être comparée à celle d’une bête », a-t-il plaidé dans sa requête.

Les habitants, pris de peur, ont drastiquement réduit leurs déplacements autour des rivières et marécages, ce qui limite leur accès à des ressources vitales comme l’eau et compromet leurs activités agricoles, essentielles à leur subsistance.

Une démarche légale pour protéger les communautés

Face à cette menace persistante, le Mwami Kiza Kilozo a opté pour une approche légale, demandant une autorisation officielle pour abattre l’animal. Une telle requête, rare dans les zones rurales, illustre la volonté de privilégier une gouvernance respectueuse des institutions, tout en assurant la sécurité de la population.

Ce choix met en lumière un modèle de gestion responsable et évite les solutions extrajudiciaires, souvent génératrices de conflits au sein des communautés.

Un conflit récurrent entre humains et faune sauvage

L’affaire de Simbi reflète un problème croissant en République démocratique du Congo : les affrontements entre populations rurales et faune sauvage. Avec l’expansion des activités humaines et la dégradation des habitats naturels, les confrontations avec des animaux comme les hippopotames se multiplient, exposant les communautés à des risques importants.

Les villages proches des écosystèmes naturels, tels que Simbi, se retrouvent particulièrement vulnérables. Dans ce contexte, les autorités locales peinent souvent à trouver des solutions adaptées pour protéger les populations tout en préservant la biodiversité.

Une alerte sur les déséquilibres environnementaux

Cette affaire met en exergue l’urgence de réconcilier protection de l’environnement et sécurité des populations. Alors que les écosystèmes continuent de se dégrader, ces situations pourraient devenir de plus en plus fréquentes, nécessitant des réponses concertées entre autorités locales, institutions judiciaires et acteurs de la conservation.

Le cas de Simbi n’est pas qu’une anecdote locale ; il illustre les défis complexes que rencontrent les communautés rurales dans leur cohabitation avec une faune sauvage de plus en plus perturbée par l’activité humaine.

Gracieux Bazege depuis Goma