Le Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF) a rendu public son rapport de l’année 2023 sur les perspectives fiscales africaines (ATO). Le document fourni une analyse approfondie du paysage fiscal africain du tabac. Il souligne le rôle central des taxes sur le tabac dans l’élargissement de l’assiette fiscale et la promotion d’une mobilisation durable des recettes intérieures.
« Ce faisant, nous pouvons élargir l’assiette fiscale, réduire les écarts fiscaux, simplifier et améliorer l’équité des systèmes fiscaux la conformité volontaire globale », a fait savoir le secrétaire exécutif de l’ATAF, M. Logan Wort, soulignant l’importance de tirer parti des connaissances de l’ATO pour conduire les réformes de l’administration et de la politique fiscales.
Pour l’année 2023, le rapport fait part de la reprise notable du PIB et des recettes fiscales en 2022, soutenant que la croissance nominale moyenne du PIB s’est améliorée et a atteint 13,13 %, contre 11,15 % en 2021, dépassant la moyenne à long terme. Les recettes fiscales ont connu une croissance significative, passant à 20,95 % en 2022 contre 16,34 % en 2021. Le ratio moyen impôts/PIB a également augmenté pour atteindre 15,43 % en 2022, 69 % des pays participants enregistrant une augmentation par rapport à 2021.
Au niveau régional, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) affichait le ratio moyen impôts/PIB le plus élevé, soit 17,49 %, suivie de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) avec 14,20 %. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont enregistré des ratios de 13,83% et 12,18% respectivement.
Le rapport 2023 de l’ATO constitue une ressource complète, formulant des recommandations fondées sur des données probantes aux administrations fiscales et aux décideurs politiques. Pour ce faire, l’organisation a invité les administrateurs fiscaux, les décideurs politiques et d’autres parties prenantes concernées à s’approprier de ce rapport, en utilisant les informations qu’il contient pour une prise de décision éclairée et une meilleure collecte des recettes.
Bien que l’Afrique ait la plus faible prévalence de tabagisme par rapport aux autres régions de l’Organisation mondiale de la santé, le rapport souligne une augmentation prévue du nombre de fumeurs du tabac à hauteur de 52 millions en 2000 à 84 millions en 2025. Les jeunes contribuent de manière significative à cette augmentation, soulignant la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de taxation du tabac.
Cette analyse d’une portée historique et considérable, constitue une base pour les discussions et stratégies futures, visant à améliorer la stabilité budgétaire et la santé publique à travers le continent.
Josée Baituambo