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Au bord de la tension, Kinshasa et Brazzaville sèment la zizanie

Ça sent le roussi entre la République Démocratique du Congo et la République du Congo. Les deux pays voisins, au cœur de l’Afrique vivent, depuis un moment, dans un climat de méfiance avec notamment des décisions masquées.

Mais que se passe-t-il ?

Tout a commencé en avril 2022 lorsque le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso a signé un accord avec son homologue Rwandais, Paul Kagame qui prévaut la concession de 12 000 hectares de terres congolais exploitables au Rwanda, État qui sème la terreur dans l’Est de la RDC à travers ses groupes armés. Il s’agit de la convention de concession de la zone industrielle et commerciale de Maluku, une des 24 communes de la capitale Kinshasa. Aujourd’hui, cet accord a été officiellement conclu avec notamment un investissement de 200 millions de dollars en échange de ladite concession.

Un accord qui a suscité un sentiment de désolation et d’indignation des autorités congolaises qui, ont toujours, qualifié Paul Kagame, un principal acteur de l’insécurité grandissante qui sévit dans la partie orientale de la RDC. Cette consternation et indignation du gouvernement congolais (RDC) coïncident avec une situation précaire que traverse, ces derniers temps, la ville de Brazzaville.

La capitale du Congo vit dans les noirs. Les habitants se plaignent ces derniers temps de coupures de courant beaucoup plus importantes que d’habitude. À en croire les Reporters de TV 5 monde, si les délestages sont courants, leur fréquence et leur durée sensiblement plus grandes poussent les habitants de Brazzaville à pointer du doigt le voisin Kinshasa qui leur fournit de l’électricité. Depuis octobre, la RDC a réduit sa fourniture en électricité à Brazzaville.

C’est la RDC qui le fait volontairement à cause de cet accord ? Officiellement, cela est dû à des travaux au niveau du centre électrique à Kinshasa, comme l’a fait savoir Kinshasa qui nie une volonté de représailles. « Cela n’a rien de politique. Il est est vrai que nous ne voyons pas d’un bon oeil que les Rwandais puissent acheter des terres juste en face de la ville de Kinshasa le long du littoral du fleuve Congo. Cela nous inquiète. La République du Congo est un pays souverain et donne à qui elle veut des concessions foncières. Cela nous met en méfiance. Nous avons mis tous les moyens pour surveiller ce que font les Rwandais de l’autre côte de la rive. », a déclaré l’ancien ministre de l’Énergie et l’actuel député national de la RDC, Willy Mishiki.

Malgré cette affirmation de Kinshasa qui paraît «mascarade», la République du Congo a, à son tour, répondu avec une indice d’inamitié à son voisin. Une visage qui semble couper les ponts avec la RDC. Privé de l’électricité dans sa capitale, le Congo venait de prendre une décision draconienne pour sa propre sélection en marge de la 3e et 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

Alors qu’ils n’ont pas été autorisés à jouer dans leur propre Stade, Massamba débat en raison de sa non homologation, les diables rouges ont rejeté la décision de la FIFA qui leur avait proposé de jouer, en attendant, à Kinshasa pour ces deux rencontres. Ils ont préféré s’incliner par forfait face au Niger et subir l’humiliation 0-6 face au Maroc à l’extérieur plutôt que de jouer dans la capitale de la RDC.

« La décision qui s’en suit est que le Congo n’ira pas jouer à Kinshasa et que nous acceptons le forfait parce que le Congo est un pays de parole et lorsque nous donnons notre parole nous la respectons. Comme nous sommes face à une situation qui ne rencontre pas nos valeurs, nous ne marchons pas avec ça. C’est pour cela que la décision a été prise de prendre le forfait. », avait expliqué le ministre des sports de la République du Congo, Hugues Ngouénondélé.

Au-delà de sa forme juridique, un État est un monstre froid, hideux qui procure la peur au ventre. Il n’a pas de cœur, pas de frère, pas d’amis. Il doit être régalien qui assure l’intégrité territoriale de son espace. Il fait tout pour maintenir son milieu si ce dernier est favorable pour lui, et cherche sa stabilité s’il est défavorable pour lui.

Les deux capitales les plus proches du monde qui vont dans des directions diamétralement opposées dans leurs rapports avec le Rwanda, vont-ils entrer en conflit ? Wait and see…

Felly Luyindadio