Alors que le pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC continue à diviser l’opinion nationale, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a, pour une nouvelle fois, appelé les autorités congolaises à mettre en œuvre la feuille de route de ce processus de paix pour sortir le pays du gouffre.
Plus on hésite, plus on perd. Les évêques catholiques expriment leur inquiétude de constater la non prise en considération de la feuille de route, qui reste morte jusque-là, alors que la situation sécuritaire ne cesse de s’empirer. Lors de son intervention lundi 15 septembre à l’occasion du lancement officiel de la première édition de la semaine Justice et Paix, le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole a noté que malgré les initiatives diplomatiques en cours, la situation sur terrain peine à s’améliorer avec la poursuite des tueries massives dans la partie orientale de la RDC, et affirme qu’il n’y a pas deux solutions que le dialogue entre congolais.
« Vous avez suivi le dernier communiqué de la CENCO suite aux tueries en Ituri et au Nord-Kivu, une centaine de compatriotes ont été tués, c’est à répétition comme ça et malgré tous les efforts qui sont en train d’être faits ici et là Washington et Doha, mais sur le terrain les gens continuent à mourir et nous continuons à dire qu’il n’y a pas deux solutions. Il faudra que les congolais se mettent ensemble et non pas pour se partager le pouvoir mais pour réfléchir ensemble sur la direction que doit prendre le pays pour qu’il n’y ait plus des conflits armés, pour que la gouvernance soit faite dans le respect de l’ordre constitutionnel, de manière à rassurer les uns et les autres, de manière à ce qu’il n’y ait plus beaucoup de frustrations qui ameneraient à prendre les armes », a dit Mgr Donatien Nshole.
Le SG de la CENCO est revenu également aux avantages du pacte social pour la paix. Selon lui, le plus grand résultat de cette démarche serait que le consensus trouvé sera un cadre de gouvernance, un cadre stratégique qui permettra à chaque famille politique d’élaborer son plan stratégique et ses plans opérationnels.
« C’est une offre que les confessions religieuses font à la nation… le défi est d’abord d’apaiser le climat, donner la parole aux experts, les défis que les experts soient écoutés sur la gouvernance du pays, le défis c’est aussi les politiques qui vont se servir des recommandations des experts, des scientifiques puissent avoir le courage de les couler en feuille de route de la gouvernance du pays. Donc le pacte que nous proposons le plus grand résultat serait que le consensus qu’on aura trouvé sera un cadre de gouvernance, un cadre stratégique qui permettra à chaque famille politique d’élaborer son plan stratégique et ses plans opérationnels. Je crois que ça sera une grande contribution de la société civile à la bonne marche du pays » a-t-il précisé.
De son côté, la majorité au pouvoir continue à résister face à cette démarche, qui inclut même l’opposition armée lors des négociations, un principe qui bloque sa mise en œuvre.
