Des corps sans vie flottaient dans les eaux du lac, avec notamment des cadavres en décomposition qui commençaient déjà à purger : Une cinquantaine d’hippopotames ont été retrouvés morts depuis mardi 8 avril dans les eaux des rivières Rutshuru et du lac Édouard qui font partie intégrante du parc des Virunga situé dans la province du Nord-Kivu. Ces animaux ont été victimes d’empoisonnement à l’anthrax ou maladie du charbon qui a pollué les rivières environnantes, comme l’ont révélé les autorités du Parc. Un événement tragique pour la nature qui n’a pas laissé indifférent les environnementalistes.
Consternée par cette nouvelle amère, Becky Mbwase, Spécialiste en environnement et coordonnatrice de la Solidarité des Femmes sur le Fleuve Congo (SOFFLECO) se dit très choquée et a déploré la non prise en priorité des ressources naturelles de la RDC par les autorités du pays. « Je suis extrêmement choquée au vue de la situation, cela montre que les ressources naturelles de notre pays ne sont pas prises en priorité, et ce n’est pas la première pollution qui se fait dans notre Pays. Ce que nous ignorons ce que l’accumulation des pollutions perturbe nos écosystèmes, réduit notre biodiversité et expose les communautés avec des conséquences néfastes sur leur santé. », a-t-elle déclaré dans une interview accordée ce samedi 19 Avril à notre rédaction.
Cette perte en masse des hippopotames pourrait coûter une blinde dans la région. Becky Mbwase évoque des conséquences néfastes de cet empoisonnement. « Conséquences ? Il y en a plusieurs, mais nous pouvons citer :
– Perturbation de l’écosystème
– Perte de la biodiversité
– Réduction du tourisme
– Propagation des maladies. »
En conclusion, la coordinatrice du mouvement féministe qui milite pour la protection du bassin du fleuve Congo contre toutes formes de pollutions, a invité la Ministre d’État, ministre de l’environnement et de Development Durable, Eve Bazaiba, de s’enquérir de la situation afin de prendre des mesures importantes, et de veiller encore plus sur les ressources naturelles.
Elle a également sollicité l’implication du gouvernement central afin que les pays pollueurs ou entreprises pollueuses des eaux puissent réparer des préjudices causés par leurs négligences.
Selon l’institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), la maladie présente un risque potentiel de transmission à l’homme. Cet organisme a recommandé aux habitants de la région d’éviter tout contact avec les animaux morts et de manger de la viande de brousse.