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ESU : Eudhes Mienanzambi plaide pour un accès transparent et équitable à l’information publique

Le samedi 22 février, Eudhes Mienanzambi Biabetobeni a soutenu brillamment son mémoire en sciences de l’information et de la communication à l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC), anciennement connue sous le nom d’IFASIC. Ce travail académique représente une étape significative dans sa carrière, lui permettant d’accéder au poste de chef des travaux à l’UNISIC, tout en poursuivant ses fonctions d’enseignant visiteur à l’Université William Booth et de consultant en audiovisuel et communication politique.

Son mémoire, intitulé « Canaux informels d’accès à l’information publique dans les services officiels de la RDC », met en lumière les dysfonctionnements systémiques qui entravent l’accès à l’information au sein des institutions publiques congolaises. Pour cette étude, il a choisi d’analyser deux services emblématiques de la RDC : le secrétariat du ministère de l’Enseignement et celui des Affaires étrangères, connus pour leurs problèmes récurrents de gestion et de suivi des dossiers.

 

Dysfonctionnements structurels

 

Au ministère de l’Enseignement, Mienanzambi a observé que de nombreux employés, notamment des assistants et des chefs de travaux, travaillent depuis des années sans que leur rémunération ne corresponde à leur grade ou à leurs responsabilités. Cette situation, selon lui, témoigne d’un manque de reconnaissance et de valorisation du personnel, impactant la qualité du service public.

Au ministère des Affaires étrangères, le chercheur a mis en évidence un autre problème majeur : l’accès aux documents officiels, tels que les passeports, est souvent conditionné par le recours à des réseaux de facilitateurs informels. « Si vous ne passez pas par ces intermédiaires, il est presque impossible d’obtenir les documents nécessaires », explique-t-il. Pire encore, ces facilitateurs imposent des tarifs exorbitants, bien supérieurs au prix officiel de 99 dollars, pénalisant ainsi une population déjà vulnérable.

 

Un appel à l’action

 

« Nous lançons un SOS aux autorités du pays pour permettre à tout le monde d’accéder aux informations publiques. Même des professeurs d’université sont pratiquement incapables de faire eux-mêmes un passeport. Il est inconcevable que nous vivions cela au 21e siècle », a-t-il déclaré.

Interrogé sur l’impact potentiel de son mémoire, Eudhes Mienanzambi reste réaliste mais optimiste. « Il est nécessaire de développer une conscience collective », a-t-il affirmé. Il espère que son travail servira de base pour aider les autorités à résoudre ces problèmes structurels. « Bien que ma contribution puisse sembler modeste, elle jette les bases nécessaires. À chacun de s’en saisir pour le développement du pays. », a-t-il conclu.

Pour rappel, la transparence et l’accès équitable à l’information publique ne sont pas seulement des droits fondamentaux, mais également des piliers indispensables à une gouvernance démocratique et efficace. Il incombe aux autorités de prendre des mesures concrètes pour répondre à cet appel et garantir que tous les citoyens congolais puissent exercer leur droit à l’information.

Guyvenant Misenge