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Goma : L’insécurité, un fléau grandissant marqué par des enlèvements et des tueries

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La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, continue de faire face à une insécurité préoccupante, où enlèvements, braquages et assassinats se multiplient sous les yeux des autorités impuissantes. Les armes circulent librement dans cette ville et ses périphéries, notamment dans le territoire de Nyiragongo, exacerbant une situation déjà alarmante.

Selon les témoignages recueillis, pas un jour ne se passe sans qu’une personne ne soit tuée à Goma ou dans ses alentours. Le bruit des balles devient une constante chaque nuit, plongeant les habitants dans une ambiance de terreur et d’incertitude, alors que le matin venu, la ville reprend son quotidien comme si rien ne s’était passé. Ces violences banalisées reflètent un manque de contrôle de la situation sécuritaire, notamment avec la montée des enlèvements, devenus fréquents dans la région.

Un enlèvement traumatisant : témoignage de Aimé Mbusa Mukanda

Le 21 septembre 2024, Aimé Mbusa Mukanda, notable de Rutshuru et défenseur des droits humains, a été victime de ce phénomène inquiétant. En plein cœur de Goma, il a été enlevé par un groupe de trente hommes lourdement armés. Son calvaire l’a mené jusqu’à la colline de Kibumba, une zone proche de la ligne de front. Par chance, Aimé a réussi à s’échapper à 20h00, se réfugiant dans une position tenue par les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), qui ont ensuite appréhendé ses ravisseurs.

Ce témoignage met en lumière la vulnérabilité des acteurs de la société civile, particulièrement ceux qui militent pour les droits de l’homme en cette période de guerre. Aimé Mbusa Mukanda appelle les autorités à garantir la sécurité de ces défenseurs, de plus en plus exposés à des menaces directes.

Le rôle ambiguë des Wazalendo

Par ailleurs, Aimé Mbusa soulève un autre point critique : la gestion des Wazalendo, ces combattants civils impliqués dans la défense nationale. Si leur engagement aux côtés des FARDC dans la lutte contre l’ennemi commun, le M23 soutenu par le Rwanda, est salué, leur présence en ville suscite des inquiétudes. Les Wazalendo devraient, selon Aimé, être sur la ligne de front et non dans les centres urbains. De plus, des abus sont signalés, avec des arrestations arbitraires menées par certains d’entre eux qui possèdent des cachots privés, appelés « Biboro ».

Aimé recommande donc une identification stricte des Wazalendo par les FARDC afin de prévenir ces abus. Il encourage également le gouvernement à fournir aux forces armées et aux Wazalendo les ressources nécessaires pour mener à bien leur mission de défense, et ainsi espérer mettre fin au conflit qui ravage la région.

Un appel à la protection internationale

Se considérant toujours en danger, Aimé Mbusa Mukanda sollicite la protection du gouvernement congolais et des Nations Unies. Cette demande d’intervention internationale témoigne de la gravité de la situation et du désespoir ressenti par ceux qui, au quotidien, luttent pour la paix et la sécurité dans une région déchirée par les conflits.

Le sort de Goma et de ses habitants repose désormais entre les mains des autorités, qui doivent impérativement trouver une solution à cette insécurité persistante.

 

 

Gracieux Bazege depuis Goma