La nuit du mercredi 30 avril au jeudi 1er mai a plongé le quartier Ndosho de Goma dans une spirale de violence, débutant par une attaque armée et culminant avec un acte de justice populaire d’une brutalité choquante. Alors que le reste de la ville semblait jouir d’un calme relatif, ce quartier de la commune de Karisimbi a été le théâtre d’événements tragiques qui soulignent l’insécurité persistante dans la région.
Le premier incident s’est déroulé aux alentours de 20h30, à la lisière entre la chefferie de Bukumu et Goma, près de l’avenue Maman Élisabeth. Un homme a été froidement abattu par des assaillants non identifiés, semant l’effroi dans le voisinage.
Quelques heures plus tard, vers 2h du matin, un nouveau drame s’est produit avenue de la Carrière, non loin de l’école primaire Ndosho. Un groupe de six hommes armés a fait irruption dans une habitation, emportant divers biens de valeur, notamment une veste, un téléviseur, des chaussures et une somme d’argent.
L’alerte donnée par les victimes a rapidement mobilisé la population environnante. Dans un élan de colère, les habitants ont réussi à appréhender trois des six malfaiteurs sur les lieux mêmes du cambriolage. Les trois autres ont réussi à s’échapper et sont actuellement en fuite.
La situation a ensuite dégénéré en un acte de justice populaire d’une extrême violence. Les trois suspects capturés ont été lynchés puis brûlés vifs sur la rue Luapula, à proximité de l’école primaire Ndosho. Le chef du quartier, Jackson Lugere Bahati, a confirmé ces informations tragiques.
Cet acte de vindicte populaire met en lumière la frustration croissante de la population de Goma face à l’insécurité récurrente et au sentiment d’impunité dont jouissent certains criminels. Il soulève également des questions cruciales sur la confiance des citoyens envers le système judiciaire et la capacité des autorités à assurer leur sécurité.
Pour l’heure, les autorités locales n’ont pas encore publié de réaction officielle face à ces événements. Cependant, de nombreuses voix s’élèvent déjà pour exiger un renforcement significatif des mesures de sécurité dans la ville et une meilleure prise en charge judiciaire des actes de banditisme, afin d’éviter que la population ne soit tentée de se faire justice elle-même. Ces événements tragiques rappellent avec force la nécessité urgente de rétablir l’ordre et la sécurité à Goma et de garantir l’état de droit pour tous les citoyens.