Un événement diplomatique potentiellement historique s’est déroulé ce vendredi 25 avril 2025 à Washington aux États-Unis. Les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ont paraphé une déclaration de principes, sous l’égide du Département d’État américain.
Cette initiative marque une tentative significative de désamorcer les tensions persistantes et d’ouvrir la voie à une coopération durable entre les deux nations voisines.
Cette signature intervient dans un climat régional particulièrement volatile, exacerbé par les récents affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, un groupe que Kinshasa accuse ouvertement d’être soutenu par Kigali. Le Rwanda, quant à lui, se dit préoccupé par la présence de groupes armés opérant depuis le sol congolais et menaçant sa sécurité. Malgré ce contexte de méfiance et de violence, la RDC et le Rwanda semblent, sous la pression et la facilitation des États-Unis et du Qatar, vouloir explorer une voie de réconciliation.
Les États-Unis, en particulier, affichent un intérêt marqué pour la stabilisation de cette région riche en ressources naturelles stratégiques telles que le cobalt, le cuivre et le lithium. La sécurité de l’approvisionnement de ces minéraux essentiels pour l’industrie mondiale est un enjeu majeur pour Washington.
Parallèlement à cette déclaration de principes, des discussions seraient en cours entre Kigali et Washington concernant un potentiel accord sur les minéraux, signalant une volonté de transcender les animosités passées au profit de liens économiques mutuellement bénéfiques.
Cependant, malgré cette avancée symbolique, la prudence reste de mise. Les relations entre Kinshasa et Kigali demeurent intrinsèquement fragiles, une réalité soulignée par la récente rupture des relations diplomatiques initiée par la RDC. La déclaration signée à Washington ne représente qu’une première étape dans un processus complexe et potentiellement long. Le succès de cette initiative dépendra crucialement de la traduction concrète des engagements pris et de la capacité des deux nations à dépasser les suspicions profondément ancrées pour construire un avenir commun, fondé sur le dialogue, la confiance mutuelle et une paix durable. La communauté internationale observe attentivement cette évolution, consciente des enjeux cruciaux pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
Gracieux Bazege
