Le 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes est célébrée à travers le monde, un jour de reconnaissance des luttes féministes, des acquis et des défis encore à surmonter pour l’égalité des genres. En République Démocratique du Congo, cette journée revêt une importance particulière, surtout dans l’Est du pays, où les femmes sont confrontées à des réalités douloureuses liées aux conflits armés, notamment l’occupation de certaines régions par le groupe rebelle M23.
Des célébrations enmarquées par le contexte de Conflit
À Goma, capitale du Nord-Kivu, la situation est marquée par une insécurité persistante due à l’occupation des zones rurales et urbaines par les groupes armés. Dans ce contexte, les femmes jouent un rôle de premier plan, non seulement en tant que mères et épouses, mais aussi comme actrices de résilience et de reconstruction sociale. Bien que la situation reste tendue, elles parviennent à célébrer cette journée avec dignité.
Les festivités sont souvent moins visibles, certaines manifestations étant organisées dans des espaces sûrs et plus restreints, comme les centres communautaires, les églises et les petites associations féminines. Ces événements sont marqués par des messages de solidarité et de soutien aux femmes déplacées, aux mères de famille en situation de vulnérabilité, et à celles qui ont perdu des proches à cause du conflit.
Une célébration à l’Image de la résilience
À Goma, malgré les défis posés par l’insécurité, des initiatives communautaires prennent forme. Des organisations locales de femmes, telles que les Femmes Solidaires du Kivu et Femmes en Action pour la Paix, organisent des ateliers de renforcement des capacités et des discussions autour des droits des femmes en période de guerre. Ces ateliers abordent des thématiques comme la violence sexuelle, l’accès à l’éducation pour les filles, la participation des femmes à la prise de décision et l’autonomisation économique.
Les femmes se rassemblent dans des lieux plus sûrs pour échanger leurs expériences et renforcer leur réseau de soutien. Ces moments de partage sont essentiels dans un environnement où la peur et la division règnent, mais où l’espoir et la solidarité sont encore présents. « Nous célébrons notre résilience, notre courage et notre détermination, malgré tout ce que nous vivons », explique Marie, une militante féministe de Goma.
Le Rôle Crucial des Femmes dans la Reconstruction
Durant cette période difficile, les femmes se distinguent par leur engagement dans la reconstruction des communautés. Beaucoup sont impliquées dans les activités humanitaires, la gestion des déplacés internes et la sensibilisation contre les violences basées sur le genre. À Goma, des femmes leaders organisent des campagnes de collecte de fonds pour soutenir les familles déplacées et aider à la réintégration des jeunes filles qui ont été forcées de fuir leurs foyers.
En dépit des lourds défis, plusieurs actions symboliques comme des marches pacifiques sont organisées pour dénoncer les violences faites aux femmes et revendiquer une place plus importante dans la vie publique et politique de la RDC. Ces actions, souvent discrètes, sont un signe indéniable que les femmes de l’Est du pays, malgré l’occupation du M23, n’ont pas renoncé à leur droit de vivre dignement et de s’impliquer dans la construction de la paix.
Un Appel à la Paix et à l’Égalité
La célébration de la Journée internationale de la femme en période de conflit en RDC est également un appel urgent à la paix et à la fin de l’impunité. Leurs voix, même dans l’adversité, résonnent en faveur d’un avenir où les femmes pourront vivre sans peur. « Nous avons besoin de la paix pour pouvoir avancer, pour que nos filles puissent grandir dans un environnement sûr », déclare Fatou, une autre militante de Goma.
Cette journée est donc un double message : un hommage aux femmes de la RDC qui, au cœur du chaos, luttent chaque jour pour l’égalité et la dignité, et un appel à la fin de la guerre, pour que la paix et la sécurité puissent enfin permettre aux femmes de s’épanouir pleinement.
La Lutte Continue
En conclusion, même en temps de guerre, la Journée internationale de la femme est une opportunité de rendre hommage à toutes les femmes de l’Est de la RDC, et particulièrement celles de Goma, pour leur courage, leur engagement et leur résilience. Si les festivités sont discrètes, elles sont néanmoins pleines de sens et d’espoir pour un avenir meilleur où la paix et l’égalité triomphent.
