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La peine de mort contre Joseph Kabila enterre l’espoir d’un dialogue inclusif en RDC [ Analyse de Felly Bindu ]

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Face à des multiples crises notamment celle liée à la sécurité, qui plongent la République Démocratique du Congo dans un chaos total, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) se sont levées comme MOÏSE (de la bible) en mettant sur la table leur démarche commune dénommée « pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC », qui consiste à rassembler tous les acteurs politiques et apolitiques congolais dont ceux de la majorité au pouvoir, de l’opposition armée, non armée et de la société civile à la même table de négociation afin de sauver le pays au bord du gouffre. Hélas, un nouveau chapitre d’incertitude vient de clouer sur place ce processus de paix et de réconciliation nationale.

Alors que les pères spirituels attendent impatiemment le lancement du processus de dialogue inclusif de la part du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, après la publication de la feuille de route commune, la justice congolaise a condamné à mort, l’ancien président Joseph Kabila, après un mois de procès. Et il est sommé de payer 33 milliards de dollars à l’État congolais « pour ces crimes. » Cette décision judiciaire met automatiquement une croix sur la démarche dite «pacte social pour la paix», puisque l’un des acteurs majeurs, considéré comme «opposant armé» et «auteur principal» de l’insécurité grandissante dans l’Est du pays vient d’être éliminé par le gouvernement congolais, qui, d’ailleurs, a toujours rejeté un dialogue inclusif, impliquant l’opposition armée.

À ce stade, il sera donc impossible de mener une négociation responsable, respectant la trilogie de cette dernière sans l’ex Chef de l’État, Joseph Kabila, car elle sera éphémère et improductive. La notion de négociation exige la présence de tous les acteurs, sans exclusion, impliqués dans un conflit pour une paix qui réconcilie les cœurs et pacifie les esprits. S’engager dans un dialogue sans la présence d’un protagoniste, sujet d’insécurité sur la sphère nationale, c’est intensifier la crise, car ce dernier, isolé, peut multiplier des stratégies exécrables pour déjouer tout processus menant vers la paix.

Pour résoudre cette crise persistante, Kinshasa ne se confie qu’à l’extérieur, où il négocie avec Kigali, qui continue à prêter main-forte à des différents groupes armés, dirigés par les congolais dans la partie orientale du pays. Malgré l’improductivité diplomatique sur le terrain, le gouvernement congolais reste ferme : Pas de dialogue inclusif avec l’opposition armée, dont les leaders sont actuellement en exil.

Les opposants et les pères spirituels peuvent déjà oublier la tenue de ce dialogue inclusif, parce que la fermeté du régime Tshisekedi continue à faire la sourde oreille à toute démarche visant à le rassembler avec les chefs du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo, et du Mouvement du 23 Mars, qui contrôlent plusieurs territoires dans l’Est de la RDC, dont la ville de Goma au Nord-Kivu et celle de Bukavu.

La seule prière pour les congolais c’est de ne pas voir leur pays, dont une bonne partie est entre mains des rebelles, balkaniser à cause de la division aiguë qui a pris possession de la République Démocratique du Congo.

 

 

 

 

Felly Luyindadio, irénopolémologue et spécialiste en questions internationales