La situation sécuritaire et humanitaire demeure critique dans la province du Nord-Kivu, en dépit des initiatives diplomatiques menées aux niveaux national et régional. C’est ce que révèle le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA/RDC), couvrant la période du 1er au 30 septembre 2025.
Selon ce rapport, le territoire de Beni a connu une recrudescence d’attaques ciblant les civils, notamment dans la Zone de Santé d’Oicha, au nord du territoire. Au moins 40 civils ont été tués lors d’incursions menées par des groupes armés dans plusieurs localités, dont Mbau, Fotodu, Sabu et Wese.
Ces violences ont entraîné d’importants déplacements de population vers la commune d’Oicha, où la pression humanitaire s’accroît de jour en jour.
Dans le territoire de Walikale, OCHA note une détérioration notable de la sécurité au mois de septembre, marquée par une série d’affrontements entre groupes armés. Des combats ont notamment éclaté le 7 septembre à Mpeti, sur l’axe Kalembe–Pinga, provoquant un exode massif des habitants.
« Le 26 septembre, à la suite de l’ordre d’un groupe armé, au moins douze villages du groupement Kisimba, dans la Zone de Santé de Pinga, ont été désertés par leurs populations », précise OCHA. Ces déplacés se sont réfugiés à Rusamambu, Kateku et Buleusa, où les conditions humanitaires sont extrêmement précaires.
Cette arrivée soudaine de déplacés aggrave la vulnérabilité des familles d’accueil, dont les moyens de subsistance étaient déjà fragiles avant la crise.
La ville de Goma et le territoire de Nyiragongo ont connu un calme relatif durant le mois de septembre, bien que les opérations de bouclage se soient poursuivies, entraînant plusieurs arrestations. OCHA rapporte 153 incidents de protection enregistrés dans la zone au cours du mois, dont 40 % liés à des violations graves du droit à la vie et à l’intégrité physique.
La crise dans l’Est de la République démocratique du Congo continue de se détériorer rapidement, alors que l’escalade du conflit armé provoque des déplacements massifs et accentue les besoins humanitaires.
Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, consolide sa présence dans plusieurs zones du Nord et du Sud-Kivu après de violents affrontements avec les Forces armées de la RDC (FARDC). Ces combats ont forcé des centaines de milliers de civils à fuir leurs localités.
Selon OCHA, plus de 21 millions de personnes en RDC ont besoin d’aide humanitaire, soit l’un des chiffres les plus élevés au monde. Près d’un million de Congolais se sont réfugiés dans les pays voisins, tandis que la montée des violences dans l’Est du pays exacerbe une crise déjà hors de contrôle.
Depuis janvier 2025, l’intensification des attaques du M23 au Nord et au Sud-Kivu a provoqué des centaines de morts, des milliers de blessés, et des routes fermées, compliquant encore davantage l’accès humanitaire dans une région où les besoins ne cessent de croître.

