Dans un contexte sécuritaire toujours alarmant dans l’Est de la République démocratique du Congo, une réunion de haut niveau s’est tenue ce mercredi 16 avril à Walikale, rassemblant plusieurs figures clés des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), anciennement connus sous le nom de Wazalendo. Cette rencontre stratégique, présidée par Guidon Shimiray Mwissa, leader du mouvement et commandant en chef des VDP, marque une volonté affichée de renforcer la coordination et l’unité d’action face aux menaces persistantes dans la région.
Plusieurs groupes armés, désormais réorganisés sous la bannière des VDP, étaient représentés lors de cet événement crucial. Parmi eux figuraient notamment le NDC-Rénové, UHURU DRC, MM Kifuafua, MAC, Raiya Mutomboki, Raiya Kujitegemeya et Force Divine Simba. L’ordre du jour a principalement porté sur l’impératif d’une meilleure synergie entre ces différentes entités pour contrer efficacement l’insécurité endémique qui frappe la région. Les discussions ont également abordé l’évolution identitaire de ces mouvements, passant de Maï-Maï à Wazalendo, puis à VDP, soulignant une tentative de structuration et de professionnalisation.
Le général Guidon Shimiray Mwissa a insisté sur la nécessité d’une cohésion sans faille pour assurer la protection des populations locales et établir une collaboration fructueuse avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
« Nous devons faire bloc pour protéger notre peuple, travailler en synergie avec les FARDC et gagner la confiance de nos communautés », a-t-il déclaré avec fermeté. Il a également mis l’accent sur le respect scrupuleux des droits humains et du droit international humanitaire, un engagement crucial pour améliorer l’image des groupes armés désormais intégrés dans un processus de défense populaire.
La rencontre s’est achevée par une session interactive de questions-réponses, suivie de la formulation de recommandations concrètes visant à consolider l’implication des VDP dans les efforts de pacification de la zone. Deux slogans forts ont marqué les esprits : « Ne jamais trahir le Congo » et « La patrie ou rien », témoignant d’un engagement patriotique profond.
Cette initiative intervient dans un contexte où les affrontements entre les combattants du M23 et les résistants Wazalendo (VDP) persistent dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Paradoxalement, cette réunion se tient peu de temps après l’annonce d’un cessez-le-feu unilatéral par les Wazalendo, via le député Willy Mishiki, sur toutes les lignes de front contre le M23. Cette trêve visait à offrir une chance aux pourparlers de paix en cours à Doha, au Qatar, entre les représentants du M23 et de Kinshasa.
Cependant, la réalité sur le terrain demeure préoccupante, avec des informations continues faisant état d’accrochages et de mouvements de renforts du côté du M23. La réunion de Walikale apparaît donc comme une tentative de réaffirmer l’unité et la détermination des VDP face à une situation sécuritaire complexe et volatile, où les efforts diplomatiques peinent encore à se traduire par une cessation effective des hostilités. L’efficacité de cette coordination renforcée sur le terrain reste à observer, mais elle témoigne d’une volonté des groupes d’autodéfense de jouer un rôle plus structuré dans la défense de leur territoire et de leurs communautés.