Un an après la prise de fonction du général-major CHIRIMWAMI NKUBA Peter à la tête de la province du Nord-Kivu, les avis sont partagés quant à l’efficacité de son mandat. Remplaçant le lieutenant-général NDIMA KONGBA Constant, démis de ses fonctions suite à l’incident tragique impliquant les membres de la secte Wazalendo à Ndosho en septembre 2023, le gouverneur militaire intérimaire fait face à des bilans divergents.
Une gouvernance en temps de crise
Sous le régime de l’état de siège, instauré pour faire face à l’insécurité croissante dans l’Est de la République Démocratique du Congo, la gouvernance du général-major CHIRIMWAMI NKUBA a été marquée par des défis de taille. Durant cette année, la question sécuritaire est restée au cœur des préoccupations, particulièrement avec les activités persistantes des groupes armés dans la province, notamment les attaques des rebelles du M23 et d’autres milices locales.
Malgré la complexité de la situation, certains partisans de l’action militaire du gouverneur intérimaire mettent en avant des progrès significatifs. Selon eux, la réduction de certaines poches d’insécurité dans des zones autrefois considérées comme imprenables témoigne de la détermination des forces armées sous la direction du général-major. Ces partisans, souvent proches des cercles militaires, estiment que la stratégie mise en place a permis d’éviter une aggravation de la crise.
Des critiques acerbes de la société civile
Cependant, la société civile, traditionnellement très active au Nord-Kivu, est beaucoup plus réservée, voire critique. Plusieurs de ses membres estiment que la situation sécuritaire ne s’est pas fondamentalement améliorée, et que les civils continuent de subir les affres de l’insécurité. Selon eux, l’état de siège, censé apporter des solutions immédiates, s’est plutôt transformé en un prolongement de l’instabilité, avec peu d’améliorations notables pour la population.
« Il est clair que l’état de siège a des limites. Un an après l’arrivée du général-major CHIRIMWAMI NKUBA, les promesses de rétablissement de la paix sont encore loin d’être tenues », souligne un membre influent de la société civile de Goma. Les violations des droits de l’homme, ainsi que les déplacements massifs de la population, demeurent des sujets d’inquiétude.
Une liberté d’expression restreinte
Le contexte de l’État de siège a également un impact direct sur la liberté d’expression. Les critiques publiques à l’encontre des autorités militaires sont souvent mal perçues, et certains militants et journalistes ont fait l’objet de menaces ou d’arrestations. Cette situation contribue à réduire l’espace démocratique dans la province, limitant ainsi les possibilités d’un débat ouvert sur la gestion de la crise sécuritaire.
Malgré ces restrictions, les appels à une évaluation plus approfondie du bilan du général-major CHIRIMWAMI NKUBA se multiplient. Les voix réclamant une stratégie plus inclusive et la fin de l’état de siège se font de plus en plus pressantes.
Vers une évaluation critique
Alors que le Nord-Kivu continue de subir les conséquences de la guerre et de l’instabilité, la gestion du général-major CHIRIMWAMI NKUBA Peter est un sujet de débat constant. S’il a réussi à contenir certaines menaces sécuritaires, l’amélioration des conditions de vie des citoyens reste un défi majeur. La société civile, les acteurs politiques, ainsi que les observateurs locaux et internationaux s’accordent à dire qu’une évaluation plus critique et une réforme de l’approche sécuritaire s’imposent.
En attendant, le gouverneur intérimaire reste sous le feu des projecteurs, à l’heure où le Nord-Kivu continue de chercher des solutions durables à son instabilité chronique.
Gracieux Bazege depuis Goma