Depuis que le M23 a pris le contrôle de plusieurs localités du groupement Binza, situé au nord du territoire de Rutshuru, dans la chefferie Bwisha, la région est le théâtre d’un exode massif de populations. Ce sont environ 5000 ménages qui ont fui la zone, cherchant refuge soit en Ouganda, soit dans des zones plus sécurisées comme Goma et Lubero.
Face aux atrocités perpétrées dans cette zone, plus de 3000 familles se sont installées à Goma et dans les sites de déplacés environnants. Parmi ces sites figurent Kanyaruchinya, le site du 8e CEPAC à Munigi, ainsi que Mugunga. Ces personnes, déracinées par la violence, sont en situation d’urgence et nécessitent une aide humanitaire immédiate. Les besoins en nourriture, abris, soins médicaux et autres services de base se font cruellement sentir.
En raison de la guerre en cours, on estime que plus de 2 millions de personnes ont été déplacées. Certains ont trouvé refuge dans des camps en Ouganda, tandis que d’autres se sont dispersés dans différentes parties de la province du Nord-Kivu. Face à cette situation dramatique, les autorités congolaises sont appelées à intervenir de toute urgence pour apporter l’assistance nécessaire à ces déplacés.
Aimé Mbusa Mukanda, notable de Rutshuru et défenseur des droits humains, souligne l’importance d’une réponse rapide du gouvernement congolais et des acteurs humanitaires. Il appelle également les dirigeants régionaux et sous-régionaux à redoubler d’efforts pour mettre fin à cette guerre, permettant ainsi aux populations de regagner leurs terres d’origine.
« Sans la paix, il n’y a pas de développement », conclut Aimé Mbusa Mukanda, insistant sur l’urgence d’une solution durable à cette crise qui affecte des millions de personnes dans la région.
Cette crise met en lumière l’ampleur des souffrances humaines dans la région de Rutshuru, qui ne pourra être soulagée qu’avec une volonté politique ferme et une aide humanitaire soutenue.
Gracieux Bazege depuis Goma