Dans la nuit du mardi 17 septembre 2024, un soldat des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a été retrouvé mort près de la borne 12, dans le village de Bushwaga, situé dans le groupement de Buvira, dans la Chefferie de Bukumu, territoire de Nyiragongo, près de la frontière Rwandaise. Plusieurs sources sur place confirment que ce militaire a été tué. La Société Civile du Territoire de Nyiragongo tire la sonnette d’alarme face à la situation sécuritaire qui devient de plus en plus préoccupante dans cette région frontalière avec le Rwanda.
Jean-Claude Mambo Kawaya, coordonnateur de la Société Civile de Nyiragongo, a dénoncé cet acte dans une déclaration relayée par nos confrères de Lesvolcanews.net « Notre structure alerte l’opinion tant locale qu’internationale sur cet incident sécuritaire. Un soldat a été tué par balle près de la frontière congolo-rwandaise, ce qui soulève de vives inquiétudes. », a-t-il affirmé.
Cet incident s’ajoute à un climat déjà tendu entre la RDC et le Rwanda. Les deux pays étant régulièrement en désaccord sur la gestion de leur frontière commune. Les accusations de soutien rwandais au mouvement rebelle du M23, qui opère dans l’est de la RDC, exacerbent ces tensions. Plusieurs analystes et acteurs de la société civile craignent que ce genre de provocations ne contribue à détériorer davantage la situation dans une région déjà marquée par des décennies de conflits armés.
Un acte perçu comme une provocation
Le coordonnateur de la Société Civile de Nyiragongo n’a pas hésité à qualifier cette attaque de « provocation du Rwanda contre la RDC », rappelant l’instabilité récurrente qui règne dans cette zone frontalière. Les populations locales, déjà affectées par les incursions des groupes armés, vivent dans une peur constante des affrontements entre forces régulières et rebelles. Cet assassinat vient ainsi alimenter les inquiétudes sur une possible escalade des violences dans cette région déjà vulnérable.
Silence des Autorités
À ce stade, les circonstances précises entourant la mort du soldat congolais restent floues. Ni l’administrateur militaire du territoire de Nyiragongo, ni le porte-parole des FARDC n’ont encore fait de déclaration officielle sur cet incident. Ce silence des autorités ne fait qu’accroître l’incertitude et le désarroi au sein de la population.
Les habitants de Nyiragongo et des zones environnantes espèrent des réponses rapides de la part des autorités locales et nationales. En attendant, la société civile appelle à un renforcement des mesures de sécurité le long de la frontière, afin de protéger les civils et prévenir de nouveaux actes de violence.
Contexte Régional
La région frontalière entre la RDC et le Rwanda est depuis longtemps un point de tension en raison des mouvements armés qui y opèrent, souvent accusés d’être soutenus par des acteurs régionaux. Le M23, en particulier, est un groupe rebelle dont la résurgence ces dernières années a ravivé les craintes d’une déstabilisation durable dans l’est de la RDC. Bien que des efforts diplomatiques aient été déployés pour apaiser les tensions, cet incident tragique montre à quel point la situation demeure fragile.
L’assassinat de ce soldat des FARDC est un signal d’alarme supplémentaire sur la sécurité dans le territoire de Nyiragongo et, plus largement, dans toute la région frontalière entre la RDC et le Rwanda. Alors que les appels à la paix se multiplient, les populations locales attendent des actions concrètes pour garantir leur sécurité et empêcher une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire.
En attendant une réaction officielle des autorités congolaises, l’incertitude règne, et les tensions restent vives à la frontière entre les deux pays voisins.
Gracieux Bazege depuis Goma