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Occupation de la partie Est du pays: La LUCHA avertit les rebelles que leurs crimes ne resteront pas impunis 

Face à l’escalade des atrocités commises dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le mouvement citoyen la lutte pour le Changement(LUCHA), a fermement lancé un avertissement sans équivoque à l’endroit des rebelles du M23_AFC, qui contrôlent cette partie du pays au cours d’un point de presse organisé ce vendredi 13 juin 2025 à Kinshasa.

 

Lors de ce bref entretien avec différents journalistes, la Lucha a premièrement tenu à exprimer sa profonde indignation face à la recrudescence des enlèvements et des menaces ciblant les jeunes dans les zones occupées. Ainsi, c’est avec une colère et une angoisse palpables que le mouvement a interpellé l’opinion publique sur la disparition d’Aloys Bigirumwami, un activiste engagé pour la justice et la dignité humaine. Il a été enlevé le 13 mai 2024 à Goma par des éléments de l’AFC/M23, un mouvement armé soutenu par le Rwanda. De plus, plusieurs autres jeunes de Goma auraient subi le même sort, et ce, sans aucune nouvelle officielle depuis un mois.

 

«Cela fait un mois qu’aucune nouvelle officielle de leur lieu de détention, de leur état de santé, et aucun signe de vie n’a été donné », a déclaré Jacques Issongo, porte-parole de la LUCHA

 

Par conséquent, le mouvement juge cette situation « inquiétante, inacceptable et constituant une grave atteinte aux droits humains les plus fondamentaux, notamment le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité. »

 

Au-delà des enlèvements, la Lucha condamne également la «chasse à l’homme» menée par les rebelles de l’AFC/M23 et leurs alliés dans des zones reculées comme Bweremana, Bubale, Rutshuru et Kalehe. Dans ces localités, de jeunes civils sont pris de force et enrôlés de gré ou de force dans les camps de rétention des rebelles.

 

Par ailleurs, la Lucha souligne la montée de la violence et des actes de torture cruels et dégradants commis dans les zones occupées. Ces actes, qui constituent de graves violations des droits fondamentaux des citoyens, démontrent une volonté délibérée d’instaurer la terreur et de bafouer toute dignité humaine.

 

Cependant, le mouvement rappelle aux auteurs et commanditaires de ces actes criminels que la justice finira par les rattraper et exprime ses vives compassion et solidarité à toutes les familles dont les jeunes sont introuvables, tout en invitant également la population vivant sous le joug de la rébellion à la résistance, soulignant que la lutte contre l’impunité est un combat commun.

 

En outre, la LUCHA dénonce le silence assourdissant et l’inaction des organes et mécanismes internationaux de promotion et de protection des droits humains. Ce mutisme, face à la récurrence des violations du droit international humanitaire, compromet gravement le sort des populations civiles vivant sous occupation. Selon la LUCHA, cette passivité encourage un climat d’impunité qui ne fait qu’aggraver la situation.

 

Il est important de rappeler que depuis fin janvier et début février 2025, les villes de Goma et Bukavu sont sous l’occupation de la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Selon le ministère de l’Intérieur, aucun jour ne se passe sans enregistrer un cas de violence ou de meurtre dans les zones occupées, renforçant ainsi l’urgence d’une action décisive pour mettre fin à cette impunité.

 

À cet égard, les rapports de l’ONU et des organisations de droits humains révèlent l’ampleur des exactions du M23 depuis 2021, s’intensifiant en 2024-2025. Des cas d’enlèvements, comme celui d’Aloys Bigirumwami pour enrôlement forcé, sont fréquents. Les civils sont tués (700 morts et 2 800 blessés à Goma en janvier 2025 selon l’ONU), torturés (coups, conditions inhumaines) et victimes de violences sexuelles « alarmantes« . De surcroît, la criminalité, les pillages et les déplacements massifs de population (4,6 millions en janvier 2025 au Nord et Sud-Kivu) sont également généralisés, tandis que journalistes et activistes subissent menaces et intimidations.

 

 

Guyvenant Misenge