En sa qualité de médiateur du conflit Rwando-Congolais, le président Angolais, João Lourenço a récemment appelé le gouvernement congolais et les rebelles du M23-AFC, à couteaux tirés, à participer à la table de négociation en vue de trouver un compromis pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC. Une démarche qui avait séduit les deux protagonistes. Mais à la veille de ce rendez-vous, un retournement de situation vient d’être annoncé. Le M23-AFC a renoncé à la dernière minute.
Dans un communiqué rendu public ce lundi 17 Mars dans la soirée, la coalition Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars, qui était prête à répondre présente, annonce qu’elle ne participera plus aux pourparlers évoquant les sanctions de l’Union européenne qui ont ciblé quelques leaders de leur organisation, tels que : Bertrand Bisimwa, Joseph Bahati Musanga pour ne citer que ceux-là.
« L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) exprime ses profonds regrets de constater que certaines institutions internationales s’emploient délibérément à saboter les efforts de paix en République Démocratique du Congo et à rendre impossibles les pourparlers tant attendus. Les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée. Cette attitude incompréhensible, équivoque et ambiguë ne fait que renforcer M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans sa politique belliciste. Par ailleurs, l’AFC/M23 attire l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale sur le fait que les forces coalisées du régime de Kinshasa poursuivent leur campagne belliciste à travers de multiples attaques au sol et des bombardements indiscriminés sur des zones densément peuplées ainsi que sur nos positions, utilisant des avions de chasse et des drones de combat de type CH-4. Dans ces conditions, la tenue des pourparlers est devenue impossible. En conséquence, notre organisation ne peut plus poursuivre sa participation aux discussions. », peut-on lire dans ce communiqué.
Au courant de la journée de ce lundi, les sanctions de l’Union Européenne contre des responsables rwandais et dirigeants du M23-AFC sont tombées. Elles ont visé des officiers de Rwanda defence force (RDF), comme Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la Force de défense du Rwanda (RDF) ; Eugène Nkubito, commandant de la 3e division de la Force de défense du Rwanda (RDF) ; Pascal Muhizi, brigadier général de la RDF, commandant de la 2e division de la RDF… Du côté de la rébellion du M23, l’UE a sanctionné Bertrand Bisimwa, président du M23 ; Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande du M23 ; Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances du M23. Ces acteurs engagés dans la rébellion ont été sanctionnés en raison de leur implication dans la déstabilisation de la partie orientale de la RDC.
Une délégation du gouvernement congolais déjà à Luanda
Dans la soirée de ce lundi, l’Angola a annoncé l’arrivée, à Luanda, de la délégation de la République démocratique du Congo pour les négociations directes avec le M23. « La délégation du M23, à son tour, arrivera également aujourd’hui dans la capitale angolaise », espère-t- il avant de rassurer. « Toutes les conditions sont réunies pour que les négociations directes débutent demain, 18 mars, comme prévu », peut-on lire sur le compte X de la présidence angolaise.
Sans la présence du M23-AFC, les pourparlers de paix ne seront que superfétatoires, car on ne peut jamais négocier en l’absence d’une partie concernée dans le conflit.