Alors que le football devrait être un espace d’émotions, de rêves et d’unité, le Paris Saint-Germain a choisi de s’enfermer dans une logique de profit aveugle. Ce mercredi, le club de la capitale a annoncé avec fierté la prolongation de son partenariat avec « Visit Rwanda » jusqu’en 2028. Une annonce lissée, calibrée pour les réseaux sociaux, qui fait fi du contexte géopolitique sanglant dans lequel baigne ce contrat.
Derrière les beaux discours sur le tourisme, la culture et « le rayonnement mondial du Rwanda », se cache une réalité bien plus sombre. Le pays dirigé par Paul Kagame est régulièrement accusé de soutenir le M23, un groupe armé responsable de massacres dans l’Est de la République démocratique du Congo. Des crimes de guerre documentés, des centaines de milliers de déplacés, des familles brisées et au milieu de tout cela, un club de football qui choisit de détourner le regard.
Une signature en dépit de la contestation
Depuis plusieurs mois, les voix s’élèvent. Une pétition lancée en janvier a déjà rassemblé plus de 74 000 signatures. Une manifestation a eu lieu le 6 avril dernier devant le Parc des Princes. Des députés, notamment de la France Insoumise, ont interpellé publiquement le club. Même Presnel Kimpembe, joueur du PSG, avait pris position l’an dernier pour dénoncer les atrocités commises au Nord-Kivu.
Mais rien n’y fait. Le PSG reste sourd. Aveugle. Ou peut-être simplement complice. Quinze millions d’euros par an, cela vaut-il le silence ? Cela vaut-il de fermer les yeux sur des massacres ? La réponse du club, elle, est limpide : « heureux de poursuivre ce partenariat », a déclaré le directeur général Victoriano Melero. Le mot « honte » ne semble pas faire partie du lexique du PSG.
Le football peut-il encore être moral ?
Il est des moments où le silence devient une trahison. Où la neutralité se transforme en prise de position. En renouvelant ce partenariat, le PSG ne fait pas que promouvoir le Rwanda. Il légitime, par omission, le rôle de ce pays dans une tragédie humaine en cours. Il envoie un signal glaçant : tant que l’argent coule, peu importe le sang.
Le football peut inspirer. Le football peut rapprocher. Mais pas quand il se fait le porte-voix d’un régime controversé. Pas quand il écrase sous ses crampons les cris d’un peuple oublié. Ce renouvellement n’est pas un simple contrat. C’est un choix. Un choix politique. Un choix économique. Mais surtout, un choix indécent.