Le ton est monté pour la énième fois entre Kinshasa et Kigali. Cette fois après les déclarations controversées du ministre rwandais des Affaires étrangères. Selon lesquelles, des réfugiés rwandais auraient été rapatriés de force depuis la République démocratique du Congo par le HCR, après avoir été retenus en otage par les FDLR. Une version que la RDC rejette catégoriquement.

Dans un communiqué signé ce samedi 24 mai 2025, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, démonte point par point ces accusations. Kinshasa dénonce des propos “inexacts et trompeurs”, et réaffirme son attachement au respect du droit international, notamment au principe de non-refoulement.

Rapatriement volontaire, pas forcé

Le gouvernement congolais insiste : les retours observés ont été organisés dans le strict cadre de l’Accord tripartite signé à Kigali le 17 février 2010 entre la RDC, le Rwanda et le HCR. Un accord qui encadre précisément le retour volontaire des réfugiés rwandais.

Les réfugiés concernés avaient été identifiés, enregistrés et leur volonté de retour communiquée aux autorités rwandaises. Initialement déplacés de Karenga vers Sake pour des raisons de sécurité, ils ont ensuite été hébergés dans des écoles situées dans une zone contrôlée par l’armée rwandaise.

Une tentative de manipulation ?

Au-delà du démenti, Kinshasa dénonce une tentative manifeste de manipulation de l’opinion publique. Le communiqué attire notamment l’attention sur l’arrivée, le 23 mai 2025, de camions transportant des réfugiés rwandais à Kabuhanga, dans le territoire de Nyiragongo. Une opération qualifiée d’illégale car effectuée en dehors du cadre légal établi avec les partenaires internationaux.

Message sans ambiguïté :

Pour Kinshasa, le retour des réfugiés rwandais ne peut se faire que dans la légalité, la transparence et le respect des accords en vigueur. Pas question de tolérer des manœuvres unilatérales ou des récits déformés destinés à ternir l’image du pays.

Jonathan Laying