Une accalmie précaire règne ce jeudi dans les zones situées entre les territoires de Kabare et Kalehe, au Sud-Kivu, après deux jours d’intenses affrontements ayant opposé les combattants locaux Wazalendo aux éléments du M23. Les combats, qui se sont concentrés principalement autour de la localité de Kabamba, à proximité de la route nationale numéro 3 (RN3), un axe crucial reliant Bukavu à Goma, ont semé la peur et l’incertitude parmi les populations locales.
Selon des témoignages concordants recueillis à Katana, les hostilités ont connu une recrudescence significative entre le mardi 15 et le mercredi 16 avril. Des échanges de tirs nourris ont contraint les combattants Wazalendo à se replier vers les hauteurs de Kabamba et de Kasheke, ont affirmé plusieurs témoins oculaires.
Bien qu’une cessation apparente des hostilités ait été observée depuis mercredi soir, les bilans humains de ces affrontements demeurent incertains. Ni les Wazalendo ni le M23 n’ont communiqué de chiffres officiels concernant leurs pertes respectives, selon les informations rapportées par nos confrères de la Radio Okapi.
Sur le terrain, la situation reste tendue. Des observateurs signalent que le M23 aurait profité de ces récents affrontements pour consolider ses positions le long de la stratégique RN3. Des mouvements de troupes et un déploiement de renforts en hommes, en armes et en munitions ont été observés depuis le dimanche 13 avril, alimentant les craintes d’une reprise imminente des combats.
Ce redéploiement militaire du M23 suscite une vive inquiétude parmi les habitants et les acteurs humanitaires présents dans la région. Face à cette situation volatile et au risque d’une nouvelle escalade de la violence, un appel urgent à l’intervention de la communauté internationale a été lancé. Les acteurs locaux espèrent une action rapide et efficace pour prévenir une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire dans cette partie du Sud-Kivu déjà fragilisée par des années de conflit.
La RN3, axe vital pour le transport de biens et de personnes entre les deux importantes villes de Bukavu et Goma, se retrouve ainsi au cœur des tensions, faisant craindre des perturbations majeures pour l’économie locale et l’acheminement de l’aide humanitaire. La population civile, une fois de plus prise au piège de ces affrontements, vit dans l’angoisse d’une nouvelle vague de violence et de déplacements.
