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60 ans de l’UA : Cheikh Tidiane Gadio dénonce la tentative de balkanisation des États africains

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À l’occasion du 60ème anniversaire de l’Union africaine célébré le 25 Mai de chaque année, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a au cours d’un entretien accordé à un media international, dénoncé la tentative de balkanisation des Etats africains, dont la République démocratique du Congo (RDC).

« Certains disent que la RDC n’est pas viable, il faut la découper en 5 ou 10 États. Le Nigeria, il faut le découper en quelques États. On se retrouve avec 80 États dans un continent qui avait une trentaine d’États à l’indépendance et qui aspirait aux États-Unis d’Afrique. C’est le comble de l’incohérence. Qu’on nous laisse ensemble ! », a déclaré Cheikh Tidiane Gadio, répondant à un journaliste dudit média.

En outre, l’homme d’État sénégalais a déploré la tendance des anciens pays colonisateurs à soutenir le découpage de pays africains quand ils rencontrent des problèmes internes.

« Régler les problèmes de l’Afrique par la balkanisation, c’est le passif économique, le passif politique le plus grave que le système colonial nous a laissé », a-t-il dit, citant les cas des anciennes colonies françaises autrefois regroupées dans l’ « Afrique occidentale française » (AOF) et l’ « Afrique équatoriale française » (AEF).

« L’AOF et l’AEF étaient des ensembles, on travaillait bien ensemble, on pouvait aller à l’indépendance ensemble. Le colonisateur, en se retirant, s’est organisé pour démanteler ces fédérations et nous laisser ce que Cheikh Anta Diop a appelé « des Etats nains et non viables » », a-t-il martelé.

Par ailleurs, Cheikh Tidiane Gadio a souligné les conséquences négatives pouvant résulter de cette balkanisation, évoquant notamment le cas du Soudan.

« Ce qu’on a fait au Soudan, prendre le plus grand pays africain et dire que la solution, c’est d’utiliser le bistouri comme on le faisait du temps du partage de Berlin. On découpe une partie de 600.000 km2, on la donne au Soudan du sud, en disant qu’on va régler les problèmes du Soudan », a-t-il déploré.

« Depuis qu’on l’a fait, il y a eu plus de 300.000 morts au Soudan du sud, plus de 4 millions de déplacés sur les 12 millions d’habitants, la situation est devenue plus catastrophique qu’elle ne l’était », a conclu l’ancien ministre sénégalais

John Buana