L’accord de paix signé par la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, vendredi 27 Juin à Washington, sous l’égide des États-Unis continue à susciter de vives réactions sur la sphère nationale. Si du côté de la majorité au pouvoir on crie déjà à la victoire, l’opposition, elle, reste sceptique quant à la réussite de cet accord.
Dans son allocution à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance de la RDC, l’opposant congolais, Delly Sesanga Hipungu ne voit aucun fruit que l’accord de paix RDC-Rwanda pourrait apporter à la République Démocratique du Congo dans les jours qui viennent. Par contre, il pense que la crise sécuritaire dans la partie orientale du pays ne sera résolue que par la voie des dialogues au niveau interne.
« Je voudrais pour ma part rappeler, qu’au nom du sens du devoir et non plus de la solidarité, nous devons cesser de reposer la vie de nos concitoyens sur le bon vouloir des autres. Nous devons être à la hauteur de garantir la stabilité, la gouvernance et la sécurité de notre pays et de son peuple pour être digne de cette indépendance que nous avons reçue en héritage.
L’impuissance de l’État, incapable de protéger les acquis de notre indépendance et l’intégrité de notre territoire, est la cause fondamentale de nos malheurs. Elle nous prive encore de la capacité dissuasive contre les menaces extérieures et l’efficacité opérationnelle pour endiguer les menaces intérieures. On peut courir d’accord en accord sans la résolution des problèmes internes par le dialogue, la crise demeurera. La paix précaire par le silence temporaire des armes, n’empêchera pas, comme depuis 20 ans, la récurrence de la crise. », a-t-il déclaré.
Pessimiste au sujet de cet accord, Delly Sesanga est allé plus loin pour accuser indirectement le président Félix Tshisekedi de sacrifier les intérêts vitaux qui procurent la vie à l’État. « Nous en sommes alors réduits aujourd’hui, à acheter une paix précaire au double prix de la trahison de la promesse de prospérité de notre peuple, en mettant en hypothèque les ressources naturelles et compromettant parfois l’avenir des générations futures, et de la compromission de nos intérêts vitaux. »
Depuis la signature de cet accord, qui prévoit des dispositions sur le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités dans l’Est de la RDC, les opposants congolais n’ont pas cessé à compter pour du beurre ces résultats de la politique extérieure du gouvernement congolais. Ils n’ont qu’une solution commune pour mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est : Dialoguer sur le plan interne.
