Lors de son allocution à la conférence de Paris sur la région des grands lacs ce jeudi 30 octobre, le président français, Emmanuel Macron a annoncé la réouverture de l’aéroport de Goma. Une décision qui n’est pas la bienvenue dans le camp des rebelles de l’AFC-M23.
C’est une décision « inopportune » et « prématurée » pour l’AFC/M23. Ce groupe armé en coalition appuyé par le Rwanda, qui contrôle plusieurs régions dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, dont Goma a rejeté la décision du président français, Emmanuel Macron, celle de rouvrir l’aéroport de la capitale provinciale du Nord-Kivu, dans les semaines qui viennent, pour des vols humanitaires. « Nous devons procéder, dans les prochaines semaines à la réouverture de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires (…). Ces accès sont indispensables puisqu’on fait dans le respect de la souveraineté congolaise afin que les premiers vols humanitaires puissent reprendre sans délai et ils seront également complétés par des corridors humanitaires et des accès humanitaires. », a annoncé le chef de l’État français, lors de sa prise de parole à la conférence internationale pour la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs.
En réponse à cette annonce, l’Alliance Fleuve Congo/ Mouvement du 23 Mars, active dans la partie orientale de la RDC a exprimé son étonnement. Pour la coalition politico-militaire, cette décision est « inopportune », « déconnectée de la réalité sur le terrain et prise sans aucune consultation préalable avec l’AFC/M23. » Ensuite elle a posé deux questions fondamentales, qui selon elle, demeurent :
1. Comment évoquer la réouverture de l’aéroport de Goma pour des motifs humanitaires alors que les territoires de Walikale et de Masisi au Nord-Kivu, ainsi que ceux de Fizi (Minembwe), Walungu et Mwenga au Sud-Kivu, subissent quotidiennement des bombardements du régime de Kinshasa ciblant des sites civils : usines, ponts, aérodromes et avions humanitaires ?
2. Comment parler de reprise du trafic aérien à Goma alors que les populations sont privées de leurs épargnes et que les banques sont fermées sur décision du régime de Kinshasa ?
Elle ajoute que cette annonce de la réouverture de l’aéroport intervient dans un contexte marqué par :
1. des attaques de drones du régime de Kinshasa sur des cibles civiles ;
2. la destruction d’avions humanitaires à destination de Walikale et de Minembwe ;
3. la fermeture arbitraire de l’espace aérien des territoires libérés pour faciliter des opérations militaires contre des civils.
L’AFC/M23 attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les pratiques des lobbys humanitaires qui se nourrissent sur le dos de populations prétendument déplacées. Elle appelle aussi la France à adopter une position juste et équitable. « Elle ne doit pas encourager ceux qui exploitent la détresse humaine à des fins politiques ou lucratives, mais plutôt soutenir la recherche de solutions susceptibles de ramener la paix aux peuples de la région. »
En conclusion, les rebelles ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une paix véritable à travers le dialogue et du respect des engagements internationaux, notamment ceux issus des discussions de Doha. Cependant, elle invite la communauté internationale à soutenir les efforts de paix, plutôt que je cite « un régime qui ne respecte aucun de ses engagements et persiste dans sa logique de guerre, y compris contre sa propre population. »

