Floribert Bwana Chui, le jeune martyr congolais, est béatifié ce dimanche 15 juin 2025 à Rome, en Italie, pour avoir refusé de céder à la « corruption ». Dans son homélie, à la place Saint-Pierre, le Pape Léon XIV a appelé au « courage et à l’espérance » des jeunes de la République démocratique du Congo (RDC) et de toute l’Afrique quand au témoignage de ce jeune laïc tuait à l’âge de 26 ans. Mais le sujet de la mort de cet ancien fonctionnaire de l’état congolais, natif de Goma, fait remonter les avis sur la question de la corruption dans la société congolaise, également sa grade déclarée par le Souverain Pontife alors que dans son pays, la corruption devient de plus en plus une culture.
Le chrétien Bwana Chui est désormais invoqué comme le “Bienheureux Floribert”, présenté au monde comme le « martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale. » Une voie pour le cardinal congolais Fridolin Ambongo, d’appeler dans son discours dans la basilique Saint-Paul-Hors-les-murs à l’engagement de transparence à la chose publique et à la CENCO de prendre les dispositions pour la lutte contre la corruption.
« Cher(e)s frères et sœurs dans le seigneur, nous accueillons cette béatification comme un appel à plus d’engagement de transparence à la chose publique pour davantage dans la gestion de la chose publique. Aussi, voulons nous rassurer, le Pape Léon XIV, que notre conférence épiscopale, la CENCO, va prendre des orientations pastorales pour la mise en œuvre de la lutte contre la corruption qui est une gangrène de notre société », a déclaré l’archevêque de Kinshasa.
Floribert Bwana Chui, de son vivant était un fonctionnaire de l’état œuvrant à Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu, dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Mort selon le média local KivuNyota basé à Goma, dans la nuit du samedi 07 au 08 juillet 2007. Cet ex agent à l’Office Congolais de Contrôle (OCC), a été tué pour avoir renoncé au pots-de-vin à l’entrée en RDC des marchandises des aliments détériorés. Sa béatification est saluée par les catholiques de partout dans le monde, la communauté et le gouvernement congolais, qui était présent lors de la cérémonie solennelle à Rome, en Italie.
Le gouvernement congolais salue ce titre
« C’est un grand jour pour la République démocratique du Congo de voir pour la 4e fois dans l’histoire, un de ses fils a été considéré comme un modèle mondial en terme d’intégrité et de lutte contre la corruption dans un contexte où la région qui opère ou encore la région en proie à la violence. À 26 ans, on aurait pu facilement cédé au piège de la corruption, mais le choix qu’il avait fait de préserver la vie des autres en adoptant une posture ferme contre la corruption, c’est un élément essentiel qui doit enseigner les jeunes à travers le monde. Pour nous, entant que compatriotes de Floribert, nous sommes honorés », a dit le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, au micro de la journaliste Rachel Kitsita.
« Pourtant, la République démocratique du Congo est gangrénée par l’empire de la corruption »
Floribert Bwana Chui élevé à ce jour au rang de « Bienheureux », soit après une vingtaine d’années après sa mort pour avoir bloqué le passage des denrées alimentaires avérées. Déjà en février 2023, l’écrivain congolais Joseph Mukoko raconte ce dimanche sur son compte Facebook, qu’il s’était révolté « contre lui-même à l’idée de connaître un compatriote et ce, sur sa propre terre, grâce au Souverain Pontife venu de très loin ».
« Présenté au monde comme le martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale. Pourtant depuis sa mort en 2007 jusqu’à nos jours, la République démocratique du Congo est gangrénée par l’empire de la corruption, des raccourcis administratifs arrangés, des bavures financières et des détournements à répétition de grosses sommes d’argent, qui ne semblent plus étonner personne, peut-être parce qu’ils sont devenus une ritournelle quotidienne », poursuit ce fidèle catholique qui rajoute qu’ « aucun baratin de campagne électorale de la part de Bwana Chui pour illustrer que même des ténèbres des macros et hyper structures de la corruption, peut jaillir une brindille de lumière si chacun s’engageait à ne défendre que ce qui est juste et à préférer le bien de l’ensemble du peuple à son propre enrichissement illicite.»
