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Conférence de Paris : Félix Tshisekedi présente un plan de reconstruction de 5 milliards USD pour le Nord et le Sud-Kivu

La République démocratique du Congo (RDC) a joué un rôle de premier plan lors de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, organisée à Paris par la France en collaboration avec le Togo, médiateur de l’Union africaine pour cette région. Devant ses homologues et les représentants de plusieurs organisations internationales, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a exposé une vision ambitieuse pour la reconstruction post-conflit de l’est du pays, ravagé par des années de guerre.

 

 

Dans son allocution, le chef de l’État congolais a annoncé la mise en place d’un Plan d’aide d’urgence pour la reconstruction du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, estimé à 5 milliards de dollars américains.

« Ce plan, que nous concevons comme un pacte national et international, réunira les efforts du gouvernement, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, du secteur privé et des acteurs humanitaires », a déclaré Félix Tshisekedi, jeudi 30 octobre à Paris.

Ce programme, qui devrait s’étendre jusqu’en 2026, vise la réouverture des écoles, la réhabilitation des infrastructures sanitaires et routières, la restitution des services sociaux de base, ainsi que le retour des déplacés internes.

« Il ciblera également la sécurité alimentaire, car nourrir une famille, c’est déjà commencer la paix », a ajouté le président congolais, assurant qu’« aucun territoire ne sera oublié, aucune communauté laissée en marge ».

Le président Tshisekedi a également mis l’accent sur la protection des populations vulnérables et la poursuite des auteurs de violations graves des droits humains, en particulier dans les zones sous contrôle de la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda.

Il a annoncé l’adoption prochaine d’une loi sur le financement de l’action humanitaire et la gestion des risques de catastrophes, alignée sur les standards internationaux tels que le Cadre de Sendai (2015-2030) et les engagements du Sommet humanitaire mondial d’Istanbul (2016).

« Les survivantes de violences sexuelles seront reconnues comme victimes de guerre et bénéficieront d’une prise en charge complète. La redevabilité est une exigence fondamentale de la paix durable », a-t-il insisté.

Dans la troisième partie de son discours, Félix Tshisekedi a défendu une approche régionale basée sur l’intégration économique comme pilier d’une paix durable dans les Grands Lacs.

« La paix ne se construira pas sur le pillage des ressources et les trafics transfrontaliers illégaux, mais sur la coopération, l’industrialisation locale et les opportunités offertes à la jeunesse africaine », a-t-il affirmé.

Selon le chef de l’État congolais, la prospérité partagée est à la fois une condition et une garantie de la sécurité régionale.

Placée sous le co-parrainage de la France et du Togo, la Conférence de Paris a réuni de nombreux pays africains, ainsi que des partenaires internationaux tels que les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine. Les débats ont porté sur l’urgence humanitaire dans l’Est de la RDC et sur le renforcement de la coopération économique régionale, considérée comme un moteur essentiel d’une paix durable.

L’Élysée a salué une rencontre qui, selon ses organisateurs, a permis de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale à soutenir la paix, la stabilité et le développement au bénéfice direct des populations de la région des Grands Lacs.

 

Gracieux Bazege