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Crise sécuritaire dans l’Est : Asphyxiée par son adversaire, la RDC relâche la garde et se dit prête à fumer le calumet de la paix

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Elle n’en peut plus. Sauvagement agressée par son voisin Rwandais à travers son groupe armé M23-RDF en coalition avec AFC, la République Démocratique du Congo (RDC), qui a déjà vu des centaines de milliers de ses habitants perdus la vie dans l’Est, envisage d’enterrer la hache de guerre pour sauver sa partie orientale et son intégrité territoriale en danger.

« Qu’on soit pendant 30 ans dans des tensions et guerres, ce n’est pas africain », Kinshasa évite la guerre. Lors d’un entretien avec la délégation kényanne à Kinshasa, le ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula Apala a, au nom du gouvernement congolais, déclaré que la RDC est peinée d’être dans la situation actuelle avec le Rwanda qui est non seulement son voisin, mais partageant aussi les mêmes communautés (Tutsi et Hutus).

« Nous sommes peinés d’être dans la situation actuelle avec le Rwanda, parce que non seulement c’est un voisin, mais il y a des communautés qui sont les mêmes dans nos pays. Vous avez des Tutsis et des Hutus au Rwanda, il y en a aussi chez nous. Ce sont nos compatriotes. Qu’on soit pendant 30 ans dans des tensions et des guerres, ce n’est pas africain », a d’abord lancé avant de rassurer que Kinshasa sera prêt à discuter avec Kigali si seulement ce dernier décide de retirer ses troupes sur le sol congolais.

« Tout a été fait pour qu’on vive en paix, on a eu même des accords miniers, nous avons eu la coopération sécuritaire avec le Rwanda. C’est avec le Président Tshisekedi que Rwandair a été autorisé à faire des vols en RDC (…) Si le Président Kagame retire ses militaires, nous sommes ouverts à discuter de tous les problèmes », a précisé Christophe Lutundula.

Dans ce même chapitre, le Chef de la diplomatie congolaise a ajouté que si le président Rwandais, Paul Kagame veut faire des affaires de mines sur le sol congolais, il n’y a pas de problème. Il a également évoqué un plan de démantèlement des FDLR qui a été soumis au médiateur de ce conflit, João Lourenço.

« Aucun pays au monde ne peut accepter qu’une armée étrangère soit dans son territoire et que ses dirigeants acceptent de négocier. Les Tutsis et les Hutus sont nos frères. Si le Président Paul Kagame veut faire des affaires de mines ici, il n’y a pas de problème mais il ne faut pas tuer des gens. Vous avez suivi ce qui s’est passé le vendredi à côté de Goma. L’armée rwandaise et le M23 ont tiré des bombes dans le camp des déplacés. Je peux vous montrer des images et vous serez effrayé. Ils ont tué 14 personnes, 35 blessés dont des femmes et des enfants. Nous nous disons au Président Lourenço que le Président Kagame retire ses militaires. », a-t-il précisé face aux représentants du Kenya.

Et d’annoncer :

« S’il dit qu’il y a des FDLR, nous avons soumis au Président Lourenço, il y a deux semaines, un plan de démantèlement des FDLR et nous devions discuter mais avec ce qu’ils ont fait, nous ne pouvons pas aller discuter avec les Rwandais. Il n’y a aucun problème entre les Congolais et les Rwandais, mais c’est le Président Kagame qui crée ces histoires. », a précisé Lutundula.

Ce discours montre clairement que la RDC n’est pas encore prête à faire la guerre. Les congolais peuvent, désormais, oublier le casus belli du chef de l’État qui avait promis de déclarer la guerre contre le Rwanda à la moindre escarmouche dans l’Est du pays.

Felly Luyindadio