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Crise sécuritaire dans l’Est : L’AFC-M23 installe un gouvernement parallèle au Sud-Kivu, Kinshasa ne le reconnait pas

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La coalition Alliance Fleuve Congo (AFC) – Mouvement du 23 Mars (M23) continue de renforcer son emprise sur les territoires qu’elle contrôle dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ce vendredi 28 février, le mouvement rebelle dirigé par Corneille Nangaa a annoncé la nomination de nouvelles autorités pour administrer la province du Sud-Kivu, marquant une nouvelle étape dans son affrontement avec Kinshasa.

 

Dans une déclaration officielle, l’AFC-M23 a désigné Birato Rwihimba Emmanuel comme gouverneur de la province sous son administration. Originaire de Birava, dans le territoire de Kabare, cet ancien cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe se retrouve désormais à la tête d’un gouvernement parallèle. Il sera secondé par deux vice-gouverneurs :

– Dunia Masumbuko Bwenge, chargé des affaires politiques, administratives et juridiques.
– Gishinge Gasinzira Juvénal, responsable des questions économiques, des finances et du développement.

L’annonce de cette nouvelle administration intervient au lendemain d’un meeting populaire tenu par Corneille Nangaa, lors duquel il a réaffirmé son opposition au pouvoir central et revendiqué l’indépendance de gestion des zones occupées. Cette posture risque d’exacerber la tension entre le gouvernement congolais et le M23, alors que les FARDC et leurs alliés promettent une riposte pour reprendre le contrôle du Sud-Kivu.

Dans ce climat de crise, Félix Tshisekedi a réaffirmé son autorité en appelant Jean-Jacques Purusi à administrer la province depuis la ville d’Uvira. Comme au Nord-Kivu, le Sud-Kivu se retrouve ainsi avec deux gouverneurs rivaux : l’un sous l’administration de Kinshasa, l’autre sous celle de l’AFC-M23. Pour ce nouveau gouvernement parallèle au Sud-Kivu, Kinshasa ne le reconnait toujours pas, tout en le qualifiant « une administration terroriste ».

La situation actuelle illustre une fragmentation croissante du territoire congolais, avec une gouvernance contestée et une militarisation accrue. La prise de contrôle de Bukavu par l’AFC-M23 et l’installation d’une administration parallèle renforcent les incertitudes quant à l’avenir du Sud-Kivu. Pendant ce temps, la communauté internationale observe avec préoccupation l’évolution de cette crise, dont l’issue demeure incertaine.

L’escalade de la confrontation entre Kinshasa et le M23 pourrait déboucher sur une intensification des combats, risquant d’aggraver la situation humanitaire déjà précaire dans la région.

 

Rédaction