La fête artistique de grande envergure à Goma fait battre le cœur à quelques semaines de sa tenue. Initialement prévue en février dernier, la 10e édition du « Festival Amani » qui se déroulera du 14 au 17 novembre 2024 avec le même objectif phare ; de rassembler les peuples de la région des grands lacs par la culture pour penser et s’engager à un avenir commun, suscite déjà la frayeur en raison de l’insécurité que confronte cette capitale provinciale du Nord-Kivu et toute la région de l’Est du pays.

Cet événement qui fait vibrer Goma au rythme de la musique, du spectacle, de la danse et de l’entrepreneuriat pour dynamiser l’innovation, est tant attendu par les mélomanes. Pour cette édition, la tête d’affiche annonce des artistes émergents de la région, aussi RJ Kanierra, le roi de la rumba congolaise Ferré Gola et à l’échelle internationale, à l’instar de la figure emblématique du rap français Black M.

Ce grand rendez-vous culturel se tiendra dans cette partie Est de la République Démocratique du Congo où des nombreuses localités demeurent le théâtre des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Les Gomatraciens vivent dans le sentiment d’inquiétude depuis que la tension monte entre Kinshasa et Kigali, sur la participation matérielle du président rwandais Paul Kagame à cette guerre, selon les experts de l’ONU. Dans cet environnement du traumatisme permanent, le Festival Amani se veut un interlude pour défouler les habitants de ce coin du Congo en proie à l’insécurité.

Le Festival est devenu un symbole de l’unité. La dernière édition avait accueilli plus de 30.000 festivaliers à Goma, dans le but « de promouvoir la paix, la culture et la cohabitation pacifique de la région « . Une célébration que des milliers de jeunes de la ville s’apprêtent à revivre quatre jours successifs, malgré la situation sécuritaire.

David Ekutshu