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Goma sous tension : insécurité grandissante et justice populaire en hausse

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Un mois après la prise de la ville par les rebelles du M23/AFC, la ville de Goma sombre dans une spirale de violence et d’insécurité sans précédent. Autrefois perçue comme un havre de paix, la capitale provinciale du Nord-Kivu est désormais le théâtre d’assassinats ciblés, d’exécutions sommaires et d’arrestations arbitraires.

La situation sécuritaire se détériore de jour en jour, plongeant la population dans une peur constante. Dernière illustration en date : l’assassinat de Raul, un jeune avocat, abattu froidement devant son domicile. Un acte qui vient s’ajouter à une longue liste de meurtres commis ces dernières semaines. Selon plusieurs témoignages, il ne se passe plus une journée sans qu’un crime ne soit signalé.

Face à cette recrudescence de l’insécurité et à l’absence de réponse efficace des autorités, des habitants exaspérés ont décidé de faire justice eux-mêmes. Dans le quartier Mugunga, trois individus accusés du meurtre de Richard Kabambi ont été capturés par la population avant d’être brûlés vifs. Un autre présumé voleur a subi le même sort alors qu’il tentait de rançonner des citoyens. En une seule journée, cinq personnes ont ainsi trouvé la mort, dont quatre présumés criminels et un civil.

Ce phénomène de justice populaire prend de l’ampleur, alimenté par l’évasion massive de prisonniers de la prison centrale de Munzenze lors de l’offensive du M23/AFC. En moins d’une semaine, près de dix personnes ont été lynchées par la foule, traduisant l’exaspération des habitants face à l’absence d’un cadre sécuritaire stable.

La présence d’éléments armés incontrôlés, notamment les « wazalendos », alimente les craintes d’une aggravation de la situation. Selon des observateurs, la libération massive des détenus de Munzenze a contribué à l’augmentation de la criminalité dans la ville, déjà lourdement affectée par le conflit en cours.

Lors d’une session du Conseil des droits de l’homme, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a exprimé sa profonde inquiétude face à cette montée de la violence. Elle a alerté sur les conséquences de la libération des prisonniers et l’absence de forces de sécurité capables de restaurer l’ordre.

Les habitants de Goma, plongés dans un climat de terreur, attendent des mesures concrètes pour rétablir la sécurité. Mais face au silence des autorités, la colère et l’inquiétude grandissent. Sans une intervention rapide, la situation pourrait encore s’aggraver, avec un risque accru de déstabilisation à grande échelle.

Les regards sont désormais tournés vers les instances nationales et internationales, alors que la population continue d’espérer une solution qui mettra fin à cette spirale de violences.

 

Rédaction