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Jacky Ndala-Denise Mukendi : quand la justice se mue en l’injustice

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On ne peut à la fois être juge et partie. La justice congolaise ne cesse de surprendre l’opinion nationale dans ses verdicts partiaux. Le dernier date de 2024, année à laquelle cet appareil judiciaire avait tranché injustement dans une affaire sérieuse qui pouvait donner à la République Démocratique du Congo le sens d’un véritable État de droit. Il s’agissait, donc, du dossier sodomie dont était victime l’opposant Jacky Ndala, lors de sa détention à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), il y a trois ans.

Inconscient, le président du Mouvement de Réveil et de Prise de Conscience (MRPC) avait été violenté et sodomisé par certains agents de la Demiap, une révélation faite sur les réseaux sociaux par Denise Mukendi alias « Dusauchoy », une influenceuse proche du pouvoir qui s’était bombée le torse d’être à l’origine de l’agression pour faire taire à celui qu’elle considérait comme son opposant dans la communication. « On t’a visité par derrière. Tu es resté maboul. On t’a aidé à être pédé. Tu es devenu une femme. (…) Quand il a fallu enlever ta dignité, je l’ai fait sans cœur. », avait-elle lâché avec gaieté. Cette révélation choquante a fait rétropédalée la mémoire de Jacky Ndala qui s’était, sans hésitation, rendue à l’hôpital INRB pour des examens médicaux qui ont même confirmé qu’il a bel et bien été victime de sodomie. « (…) J’ai des preuves. Mes échantillons des examens ont été amenés à l’INRB et j’ai des résultats du labo de l’INRB que je garde. », avait confirmé l’opposant à la rédaction Tshopoinfos.

Dans sa vidéo confirmant cet acte sexuel, l’ancien coordonnateur de la jeunesse du parti Ensemble pour la République avait également exigé des poursuites judiciaires contre Dusauchoy et les agents de l’ANR qui ont rendu possible cette sodomie. Un cri de détresse écouté et mis en pratique par la justice qui a même arrêté le 04 décembre 2024 cette influenceuse et l’a condamné à 3 ans de prison pour faux bruits, faux en écriture et injures publiques à l’égard de l’opposant Jacky Ndala. Au-delà de cette décision, un boomerang qui a surpris tout le monde s’est produit quelques jours plus tard. La même justice est revenue pour condamner la victime à deux ans et six mois de servitude pénale. Il (Ndala) a, lui, aussi été reconnu coupable de propagation de faux bruits contre les agents des services de renseignements, alors que ce dernier détenait des preuves tangibles. Trois mois après, l’ancienne candidate aux législatives de 2023 retrouve la liberté en bénéficiant de la grâce présidentielle, tandis que son protagoniste qui avait toutes ses raisons reste, jusqu’à ce jour, en détention au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK) communément appelé prison MAKALA. Une injustice que l’opinion nationale notamment l’opposition ne digère pas.

Malgré qu’il a bénéficié de la grâce présidentielle au mois de Mars dernier, l’opposant Jean-Marc kabund a estimé que cette situation met en lumière une justice manipulée et une forme de répression politique intentionnelle. De son côté, Ados Ndombasi n’a jamais mâché ses mots pour décrire le traitement réservé à Jacky Ndala tout en saluant son courage de dénoncer les atrocités infligées durant sa détention. « Pourtant, au lieu de sanctionner les auteurs de ces actes, la justice aux ordres du pouvoir s’est acharnée sur lui, le condamnant pour propagation de faux bruit », a-t-il fustigé. Le journaliste Peter Tiani, lui, s’est interrogé sur le pourquoi de la libération d’une coupable et la poursuite de détention d’un innocent, et appelle à l’implication du Chef de l’État.

Depuis l’ascension du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de la RDC, la justice congolaise fait toujours l’objet de vives critiques dans ses derniers verdicts. Les sentences dans plusieurs dossiers sensibles notamment des détournements des derniers publics n’ont jamais satisfait la population congolaise, malgré une série de remaniements et changements du gouvernement.

Felly Luyindadio