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Négociation directe avec les « pantins » : Tshisekedi s’incline, l’AFC/M23 se réjouit

Depuis le début de l’avancée « musclée » des rebelles du Mouvement du 23 Mars/Alliance Fleuve Congo dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo où ils ont réussi à s’emparer de plusieurs villes et localités dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, l’aspect diplomatique ne cesse d’être privilégié sur la sphère internationale et nationale pour le retour d’une paix durable dans la région. À l’extérieur tout comme à l’intérieur du pays, on ne cesse jamais d’inciter Kinshasa à négocier avec les rebelles du M23-AFC, appuyés par Kigali. Un appel qui a toujours été catégoriquement rejeté par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi.

« Je ne veux pas dialoguer avec des pantins. Les pantins ne vont jamais parler de leurs problèmes. Les pantins, quand ils sont en face de vous, vont répéter le message de leur maître. Alors tant à faire, je préfère parler avec leur maître. », avait-il affirmé devant sa majorité présidentielle, le mois dernier. Une réponse à la démarche de la CENCO-ECC dénommée «pacte social pour la paix» qui consiste à inclure tous les concernés du conflit Rwando-Congolais à la table de négociation pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC. Malgré tout, le gouvernement congolais est resté très ferme à sa décision qui, par contre, exclut toute négociation avec les terroristes qui contrôlent actuellement la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma et celle du Sud-Kivu, Bukavu, en l’espace de 3 semaines.

Dos au mur, Tshisekedi finit par céder

Alors qu’il était très ferme à sa décision de ne pas négocier avec les rebelles du M23-AFC qu’ils qualifient de «pantins», le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a, enfin, cédé à la pression nationale et internationale. Dans un communiqué publié mardi 11 Mars 2025, après la visite du Chef de l’État congolais à Luanda, la présidence angolaise indique qu’elle prendra des « contacts avec le M23 » en vue de négociations directes, à Luanda, entre Kinshasa et le mouvement rebelle. Objectif pour l’Angola, qui assure la médiation du conflit Rwando-Congolais, est de « parvenir à une paix définitive dans l’est de la République démocratique du Congo. » Juste après ce communiqué, la porte-parole du président Félix Tshisekedi, Tina Salama, a sobrement indiqué sur les réseaux sociaux avoir « pris acte » de cette déclaration et a affirmé qu’ils attendent la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Une réaction qui laisse à entrevoir ainsi un changement de ton du côté de Kinshasa.

Changement de ton du gouvernement congolais, une excellente nouvelle pour le M23-AFC

Pour mettre un terme à ses opérations exécrables dans la partie orientale de la RDC qui a coûté la vie à des centaines de milliers des civils innocents, ces groupes armés appuyés par Kigali ont toujours sollicité des négociations directes avec Kinshasa, et voilà ils y sont presque. Ayant appris avec joie le changement de ton du gouvernement congolais sur la négociation, la coalition M23-AFC se dit attaché à une solution pacifique et a commencé déjà à imposer ses premières exigences à savoir :

L’absolue nécessité que M.Tshisekedi exprime publiquement et sans ambiguïté son engagement pour des négociations directes avec notre organisation ;

– La nécessité pour la Médiation d’informer officiellement les parties prenantes de son initiative ainsi que ses termes de référence ; Car, jusqu’à ce jour, notre mouvement n’est pas formellement saisi et ne s’en tient qu’à un communiqué publié sur le compte Facebook de la Présidence angolaise ;

– La suite réservée aux résolutions prises par le sommet conjoint des Chefs d’État de l’EAC et de la SADC tenu à Dar Es Salam le 8 février 2025.

– Au demeurant, l’AFC/M23 reste attachée à une solution pacifique et réaffirme que seules les négociations directes ouvriront la voie à une solution durable à la présente crise, peut-on lire dans une déclaration.

João Lourenço a fait comprendre à son homologue Félix Tshisekedi que la guerre ne se gagne pas, mais elle se négocie, peu importe la gravité du conflit.

Felly Luyindadio