La situation humanitaire devient de plus en plus critique à Lubero-centre, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, où trois déplacés internes ont trouvé la mort le mois dernier, victimes de la faim et du manque d’accès aux soins médicaux. L’information a été confirmée le mardi 7 octobre 2025 par les autorités locales et la responsable du site des déplacés, Charline Katungu Tamwenya.
Le site, installé autour du bureau du territoire, héberge des centaines de familles déplacées ayant fui les violences armées. Selon Charline Katungu, les trois victimes étaient des chefs de famille ayant laissé derrière eux plus de cinq orphelins âgés de moins de 18 ans.
« Plusieurs meurent de famine. Certains ont peur d’aller à l’hôpital par manque d’argent. Avec des factures allant de 70 à 75 dollars, comment un déplacé peut-il se soigner alors qu’il peine déjà à se nourrir ? », a-t-elle déploré.
La responsable du site pointe du doigt l’absence totale d’assistance humanitaire depuis plusieurs mois. Les organisations humanitaires, dit-elle, ne parviennent plus à accéder à Lubero à cause de l’insécurité persistante liée à la présence active des rebelles ADF dans la région. Cette situation prive les déplacés de vivres, d’eau potable et de soins médicaux, plongeant la communauté dans une détresse grandissante.
Le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire de Lubero, a confirmé ces décès et a lancé un appel pressant à la communauté humanitaire.
« La situation est dramatique. Nous demandons une intervention urgente pour sauver des vies », a-t-il déclaré.
Ce nouvel épisode tragique met en lumière la vulnérabilité extrême des déplacés internes dans les zones en conflit du Nord-Kivu. Entre l’insécurité, la faim et l’absence de soins, ces populations vivent dans des conditions indignes, sans perspective de secours immédiat. Les acteurs humanitaires sont appelés à trouver des solutions alternatives d’accès pour venir en aide à ces familles, tandis que les autorités locales demandent un renforcement de la sécurité afin de permettre le retour de l’assistance dans la région.

