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Nord Kivu : La crise Humanitaire s’accentue 

La situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu s’aggrave de jour en jour, avec des témoignages alarmants concernant le sort des personnes déplacées par le conflit et la précarité des défenseurs des droits humains réfugiés à Goma. Un plaidoyer poignant, relayé par Aime Mukanda MBUSA, notable de Rutshuru et défenseur Sans Frontières, met en lumière l’urgence d’une intervention gouvernementale et internationale.

 

Suite à la chute de Goma le 26 janvier 2025, un nombre indéterminé de civils ont fui vers le Grand Nord de la province, notamment les zones de Béni et Butembo. Selon le plaidoyer, ces déplacés de guerre vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans aucune assistance de la part des autorités congolaises ni des organisations non gouvernementales. Pire encore, aucune mesure d’enregistrement n’aurait été entreprise pour recenser ces populations vulnérables et évaluer leurs besoins urgents.

 

« Nous demandons au gouvernement d’identifier ces déplacés et de leur venir urgemment en aide, » insiste M. Mukanda MBUSA. « L’aide humanitaire n’est pas seulement des vivres et non vivres, elle englobe également la protection, la santé et l’éducation. » L’absence d’assistance et de recensement expose ces populations à des risques accrus de malnutrition, de maladies, d’exploitation et d’abus.

 

La situation est tout aussi préoccupante à Goma, où plusieurs activistes des droits humains ont trouvé refuge dans les enceintes de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Ces défenseurs, qui ont osé dénoncer les violations des droits humains et œuvrer pour la justice, se retrouvent désormais dans une situation de vulnérabilité au sein même de leur lieu de refuge. Le plaidoyer appelle le gouvernement congolais et la communauté internationale à mettre en place des mécanismes d’évacuation vers des zones plus sécurisées pour ces acteurs essentiels de la société civile.

 

Par ailleurs, le plaidoyer exprime une vive critique à l’égard de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), accusée d’abandonner la population de Goma « dans les mains des terroristes RDF M23 ». Cette critique intervient dans un contexte de retrait progressif des troupes de la SADC, dont les premiers contingents auraient quitté Goma le mardi 20 avril 2025, transitant par le Rwanda pour regagner leurs pays d’origine. M. Mukanda MBUSA appelle la RDC à « choisir de bons partenaires et de bonnes organisations pour s’affilier », remettant en question l’efficacité des alliances régionales actuelles, notamment avec la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).

 

Le plaidoyer se conclut par un appel à la prière pour les habitants de Goma, confrontés à des moments particulièrement difficiles, et réaffirme un engagement patriotique fort : « La patrie ou la mort nous vaincrons. »

 

Ce cri d’alarme d’un acteur de terrain souligne l’urgence d’une réponse humanitaire coordonnée et efficace pour les déplacés du Grand Nord Kivu, ainsi que la nécessité de garantir la sécurité et la protection des défenseurs des droits humains à Goma. La communauté internationale et le gouvernement congolais sont interpellés pour agir rapidement et apporter un soutien concret à ces populations en détresse.

 

 

 

Gracieux Bazege