Deux ans après la pollution de la rivière Kasaï à Tshikapa causée par une entreprise minière angolaise CATOCA Mining ayant fait 12 morts sur le sol congolais, le Mouvement Solidarité des Femmes sur le Fleuve Congo (SOFFLECO) a, dans un communiqué de presse publié lundi 07 août 2023, remué les cendres en invitant le gouvernement congolais à tout mettre en œuvre pour que la justice soit rendue aux victimes.
Dans ce document, la SOFFLECO a aussi déploré le silence radio des autorités congolaises notamment les députés provinciaux et nationaux quant à ce désastre qui a donné du fil à retordre à Tshikapa.
« Le Mouvement SOFFLECO (Solidarité des Femmes sur le Fleuve Congo) appelle le gouvernement congolais à tout mettre en œuvre pour que la justice soit rendue aux victimes de la pollution de la rivière Kasaï à Tshikapa et aux alentours. Deux ans après cette catastrophe provoquée par des rejets des déchets toxiques de l’entreprise minière angolaise CATOCA Mining qui a causé la mort d’au moins 12 personnes et des milliers de cas de diarrhées et maladies cutanées. », peut-on lire dans ce communiqué.
Et de poursuivre :
« Notre Organisation déplore l’indifférence du gouvernement et des députés tant au niveau provincial que national face à cette catastrophe. Deux ans après la pollution de la rivière Kasaï à Tshikapa, nous exigeons que justice soit rendue aux victimes », ont déclaré les membres de SOFFLECO ayant conduit la délégation sur terrain à Tshikapa pour s’enquérir de la situation quelques jours après la pollution.
En outre, un rapport des experts d’une commission mixte Congolo-Angolaise a ressorti que « cette catastrophe avait été causée par une entreprise minière angolaise qui a reconnu les faits.». De ce rapport, le Gouvernement Congolais devrait exiger une réparation illico presto des dégâts causés.
Pour rappel, cette pollution catastrophique avait été constatée par les riverains fin juillet 2021, quant à leur grande surprise, ils trouvent les eaux subitement colorées de rouge et des poissons morts et d’autres espèces aquatiques entre autres des cadavres des hippopotames planent sur les eaux à Tshikapa.
Après ce constat amer, les autorités provinciales, au niveau de Tshikapa, avaient interdit la consommation de l’eau de la rivière, espèces halieutiques mais entre-temps les conséquences étaient déjà enregistrées. Quatre des cinq territoires de la province du Kasaï ont été touchés par cette pollution où 968.000 habitants étaient affectés dont 161.490 ménages.
Dans foulée de cette tragédie, le plan environnemental, l’écosystème a été sérieusement affecté. La population de la ville de Tshikapa, gère jusqu’à ce jour les conséquences socio-économiques, avec un important manque à gagner pour les commerçants et pêcheurs. La santé des femmes et des enfants a été affectée avec comme conséquence la recrudescence des différentes maladies.
L’État congolais a l’obligation d’agir le plus rapidement possible afin de donner le sourire aux familles et proches des victimes mais aussi de la population vivant dans cette partie du pays.
Felly Luyindadio