Face à l’impasse sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe tentent une nouvelle approche. Les anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya), Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Hailemariam Desalegn Boshe (Éthiopie) ont été désignés pour piloter un processus de paix conjoint sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Cette initiative, annoncée lors du sommet des chefs d’État de l’EAC et de la SADC le 8 février 2025 à Dar es Salaam, vise à coordonner les efforts diplomatiques de deux organisations qui, jusqu’ici, menaient des démarches distinctes. L’enjeu est de mieux harmoniser les initiatives existantes, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, afin d’obtenir des avancées concrètes sur le terrain.
Toutefois, les défis restent nombreux. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23/AFC continuent de faire rage au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, malgré plusieurs tentatives de médiation. Dans ce contexte, les chefs d’état-major des armées de l’EAC et de la SADC se sont réunis le 21 février 2025 à Nairobi et à Dar es Salaam pour évaluer la situation et préparer une réunion des ministres de la Défense prévue le 28 février. Cette rencontre devra déterminer les modalités d’intervention face à une crise qui ne cesse de s’aggraver.
Un pari sur la diplomatie régionale
L’EAC et la SADC misent sur une approche concertée pour obtenir un cessez-le-feu durable. Dans un communiqué publié à l’issue du sommet de Dar es Salaam, les deux organisations ont exhorté toutes les parties prenantes, y compris le M23, à cesser immédiatement les hostilités.
Si la nomination des trois facilitateurs est perçue comme un signal fort, son efficacité dépendra de leur capacité à convaincre les belligérants de respecter leurs engagements. Leur mission principale consistera à superviser l’application des accords précédemment conclus et à s’assurer que les négociations débouchent sur des mesures concrètes en faveur de la paix et de la stabilité.
Alors que la communauté internationale observe cette initiative avec attention, la réussite de cette approche conjointe pourrait redéfinir l’avenir des mécanismes de médiation en Afrique centrale. Reste à savoir si cet effort diplomatique parviendra à inverser la tendance face à une crise qui, depuis des décennies, défie toutes les tentatives de résolution.
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