Les habitants du territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, vivent un véritable calvaire depuis plusieurs semaines. Une mesure d’interdiction imposée par les rebelles de l’AFC/M23 bloque tout mouvement entre Walungu et le site de Bwahungu, plongeant la population dans un isolement total.
Selon un communiqué du Cadre de concertation de la société civile de Mwenga, cette interdiction, en vigueur depuis le 8 octobre 2025, est perçue comme une punition collective infligée aux civils pour des motifs politiques.
« Cette décision inflige misère et souffrance aux habitants. Elle révèle un agenda caché », dénonce la société civile, qui parle d’une extermination silencieuse des populations locales.
Mwenga dépend fortement de Bukavu pour son approvisionnement en produits alimentaires, pharmaceutiques et autres biens essentiels. Le blocus a donc provoqué une flambée des prix, une pénurie de médicaments et même des perturbations du réseau cellulaire, faute de carburant pour alimenter les antennes.
Par ailleurs, plusieurs témoins évoquent une situation similaire au niveau du pont Kadubo, où la circulation est également bloquée, cette fois par les Wazalendo.
« Personne ne passe, ni les véhicules ni les motos. Même les piétons sont refoulés », raconte un habitant joint par téléphone.
Depuis plusieurs mois, la zone de Bwahungu est le théâtre de violents affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les Wazalendo, transformant cette partie du Sud-Kivu en un véritable corridor de souffrance pour les populations de Mwenga et de Kamituga.

