Ça sent le roussi au sein de la coalition Mouvement du 23 Mars/Alliance Fleuve Congo, créé par le régime de Kigali pour déstabiliser l’intégrité territoriale de la RDC à des fins économiques. Selon un rapport du groupe d’experts des Nations-Unies publié mercredi 02 juillet, des tensions internes sont apparues au sein de l’AFC/M23, exacerbées par des nominations internes contestées et par l’annonce controversée du retour de l’ancien président Joseph Kabila dans l’est de la RDC.
Ces tensions ont ravivé les divisions entre factions historiques rwandaises et ougandaises. À en croire le même rapport, afin de restaurer la cohésion et de renforcer le soutien populaire à l’AFC/M23, le gouvernement rwandais aurait prévu de nommer Laurent Nkunda sous le coup de sanctions, à un poste important au sein de l’AFC/M23. « En revanche, Corneille Nangaa, initialement présenté comme le visage politique de l’AFC/M23 pour recadrer la rébellion comme un problème congolais, a été progressivement mis à l’écart par le Rwanda. Ce changement s’explique principalement par l’ambition personnelle de Nangaa de prendre le pouvoir à Kinshasa par la force. Si le Rwanda et le M23 souscrivaient à l’idée d’un changement de régime, ils n’étaient pas favorables à une campagne militaire visant Kinshasa », dit le rapport d’experts de l’ONU.
Au sujet du soutien de Kigali à la rébellion qui continue à semer la terreur dans la partie orientale du pays, le groupe d’experts affirme que les dirigeants militaires et politiques de l’AFC/M23 ont continué de recevoir des instructions et le soutien du gouvernement rwandais et de ses services de renseignement. Il précise que le Rwandais-Congolais Fred Ngenzi Kagorora et le général de brigade Patrick Karuretwa ont maintenu des contacts fréquents avec Makenga, Bisimwa et le « colonel » Imani Nzenze ».
Ces révélations secrètes interviennent une semaine après la signature de l’accord de paix RDC-Rwanda, sous la médiation de Washington, qui prévoit notamment un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), mais ignore le groupe armé de la coalition l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda, qui continue à faire couler les sangs des innocents dans l’Est du Congo.