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Tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali : le ton monte malgré les appels au dialogue

Le bras de fer verbal entre Kinshasa et Kigali s’est intensifié ce week-end, sur fond d’appels au dialogue et d’échanges diplomatiques acerbes. Deux jours après la main tendue du président Félix Tshisekedi à son homologue rwandais Paul Kagame, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a opposé une fin de non-recevoir, tout en multipliant les accusations à l’encontre du chef de l’État congolais.

 

 

« Il pourra toujours attendre jusqu’aux calendes grecques, car le Rwanda n’est vraiment pas intéressé à participer à cette commedia dell’arte improvisée, destinée à un public congolais et international non averti », a déclaré le diplomate rwandais dans une réaction transmise à la presse.

Olivier Nduhungirehe a également reproché à Félix Tshisekedi de bloquer plusieurs processus de paix en cours :

« C’est plutôt le médiateur américain qui attend que le président Tshisekedi revienne sur sa décision de rejeter le Cadre régional d’intégration économique (REIF), le médiateur qatari qui attend des progrès significatifs à Doha, et la communauté internationale qui espère la fin des violations du cessez-le-feu, des attaques contre les civils et de la collaboration avec des milices Wazalendo », a-t-il déclaré.

Ces propos interviennent après le discours de Félix Tshisekedi, samedi à Bruxelles, où il a défendu sa démarche de paix malgré le refus catégorique de Kigali.

« Les aigris, les ignorants, laissez-les parler. Nous savons ce que nous faisons. Faire la paix, ce n’est pas une faiblesse. Croyez-moi, je suis très loin d’être faible », a affirmé le président congolais devant la communauté congolaise de Belgique.

Il a ajouté que son initiative visait à créer les conditions d’une paix durable dans la région, estimant que la médiation internationale en cours africaine, américaine et qatarie, découle de ses efforts.

« C’est une noblesse de savoir faire la paix des braves. Je l’ai proposée, j’attends la réponse », a-t-il conclu.

Deux jours auparavant, déjà à Bruxelles, Olivier Nduhungirehe avait vivement critiqué le président congolais, l’accusant d’avoir transformé un forum de coopération internationale en tribune politique.

« C’est consternant de voir un chef d’État abuser d’un podium destiné à la coopération entre l’Union européenne et l’Afrique pour y faire du cinéma politique », avait-il déclaré, avant d’ajouter : « Le président Tshisekedi sait très bien qu’un accord a déjà été signé, mais c’est lui qui le viole. »

Ces échanges verbaux interviennent dans un contexte de fortes tensions à l’Est de la RDC, où Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, une accusation que Kigali continue de rejeter en bloc.

 

 

GB