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RDC: le gouvernement dénonce les exactions du M23 et la création d’une administration parallèle dans l’Est

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Le gouvernement congolais hausse le ton face aux crimes attribués au mouvement rebelle M23-AFC. Dans un communiqué officiel signé par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Shabani Lukoo Bihango, les autorités dénoncent une série d’exactions commises dans les zones sous occupation du groupe armé, soutenu par l’armée rwandaise.

 

 

Le document, rendu public ce samedi, fait état de plus de 272 assassinats et exécutions sommaires, plus de 300 viols, 300 cas de torture ainsi que de multiples arrestations arbitraires et enrôlements forcés de jeunes. Ces violences auraient été perpétrées entre le 20 septembre et le 2 octobre 2025 dans plusieurs localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Walikale, au Nord-Kivu. Les bombardements d’habitations civiles à Ndendere et dans d’autres villages de ces zones sont également mentionnés parmi les récentes atrocités.

Le Vice-Premier Ministre dénonce en outre la mise en place d’une administration parallèle par le M23-AFC. Selon le communiqué, les rebelles procèdent à la transformation illégale des entités coutumières en “centres” et “cités”, destituant les chefs coutumiers légitimes et imposant leur propre système de gouvernance.
« Les chefs coutumiers sont portés disparus, contraints à l’exil ou exécutés », souligne Shabani Lukoo Bihango, citant notamment les chefferies de Bwisha, Bukumu, Bahavu et Bashali, visées par ce processus de substitution administrative.

Le gouvernement révèle aussi l’imposition d’un prélèvement illégal de 17 % sur les frais scolaires, ainsi que d’autres taxes arbitraires dans les zones occupées. Des établissements scolaires, hôpitaux et orphelinats auraient été contraints de se soumettre à ces pratiques assimilées à du racket organisé.

Pour Kinshasa, ces agissements constituent une violation flagrante du droit international humanitaire et des textes fondateurs de l’Union africaine et des Nations unies. Le Vice-Premier Ministre rappelle que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, l’Accord de Luanda et la Déclaration de Nairobi proscrivent toute forme de soutien à des groupes armés ou de déstabilisation institutionnelle.

Face à ces graves dérives, le Ministère réaffirme la ferme détermination du gouvernement congolais à rétablir l’autorité de l’État dans toutes les zones affectées, assurant que la protection des civils demeure une priorité nationale.

 

 

 

Jonathan Laying